De Soubès au mas de Rouquet
En ce doux matin de début mars, nous partons avec l’ami Jo de Soubès, village blotti au pied du causse du Larzac. Au fur et à mesure que nous grimpons vers le causse, le panorama s’élargit sur le bassin du Lodévois où les prairies et les zones arborées l’emportent sur les vignes.
Le sentier traverse une magnifique pinède dont les aiguilles offrent un doux matelas à nos pieds, ce qui nous change des sentiers souvent caillouteux de la région.
Nous passons près du premier dolmen - hélas démantibulé - des Coutelles vieux de 5000 ans. Il est émouvant de mettre ses pas dans ceux de nos lointains ancêtres qui ne pensaient sans doute pas que leurs descendants passeraient en ces lieux juste pour se balader !
Le second dolmen situé quelques mètres en amont est plus impressionnant. On n’y a retrouvé qu’un poinçon en os et quelques fragments de céramique. Mais il est probable que ces sépultures ont été fouillées et pillées au cours des âges.
Après une grimpette de près de 500 mètres, vite avalés par nos gambettes entraînées, nous arrivons sur le causse, vaste plateau où paissaient autrefois d’immenses troupeaux d’ovins.
C’est une zone peu habitée et la faune sauvage (chevreuils, cerfs, sangliers, renards, etc) y est abondante mais fort discrète car malheureusement les chasseurs viennent y perpétrer leurs massacres. D’ailleurs ce groupe d’arbres ne doit pas être très heureux que leur ramure abrite un affut de ces nemrods pétaradants ! Qui sait s'ils n'émettent pas des phéromones pour prévenir les animaux de la présence des chasseurs !
En nous retournant, on découvre dans le lointain le Canigou encore recouvert de neige qui semble flotter au dessus des collines du Lodévois.
Nous arrivons au mas de Rouquet, imposante ferme en ruine qui fut en activité jusqu’en 1926 et témoigne de l’importance qu’avait l’élevage ovin jusqu’à cette époque. Le causse du Larzac est une zone karstique très poreuse et donc pauvre en eau et les occupants de la ferme tiraient l’eau d’une source : le trou du Loup qui jaillit à proximité .
La vie devait y être rude mais la maison était spacieuse et les pièces fort agréables et on peut penser que ses occupants y ont passé des moments heureux.
On a une pensée émue en pensant aux femmes et aux hommes qui aux beaux jours ouvraient cette fenêtre le matin pour laisser entrer le soleil et entamer une nouvelle journée.
Le rez-de-chaussée était aménagé en locaux pour le stockage des denrées…
…ou pour les animaux comme cette superbe bergerie à arcades. On y élevait aussi des chevaux, des cochons de la volaille et des espaces autour de la ferme étaient réservés aux cultures qui lui permettait de vivre en quasi autarcie.
Nous revenons vers le bord du plateau constitué de falaises dénommées le Bout du Monde car elles sont un obstacle difficilement franchissable pour les bipèdes qui habitent à leur pied.
Par contre ces chèvres sauvages en font leur terrain de jeu favori.
Elles ne s’inquiètent pas de notre présence sachant que l’on ne se risquera pas à les suivre en ces lieux.
Leur capacité à sauter d’une étroite corniche à une autre sans jamais glisser ni tomber est impressionnante.
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Nous restons un long moment à contempler leurs acrobatiques évolutions.
Avant de redescendre vers la plaine, nous jetons un dernier coup d’oeil à ces vastes espaces quasi désertiques où le regard porte à l’infini.
Nous traversons de nouveau la vaste pinède qui prospère sur les flancs du causse et retrouvons des traces de la «civilisation» et de ses «nobles traditions» comme la chasse dont on voit ici les effets hautement culturels sous la forme de trous de balle dans un panneau forestier (constat que nous faisons hélas fréquemment !). Ceux qui les font sont de vrais trous du c….!
Heureusement la beauté de la nature nous console de ces turpitudes humaines et nous saluons au passage un chêne rouvre qui semble danser au bord du sentier .
Fort heureusement certains homo sapiens savent user de leur intelligence pour coopérer harmonieusement avec la nature afin qu’elle produise des nectars qui régalent les gosiers avertis. Après cette journée passée en pleine nature il est certain que le soir venu nous y ferons honneur !
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