Du Larzac au viaduc de Millau en passant par Creissels
Aujourd’hui nous partons du Pas Destrecht*, au bord du plateau du Larzac qui domine le Tarn, pour nous rendre, via le joli village de Creissels, au pied du viaduc de Millau.
- Toponyme qui veut sans doute dire : le col étroit
Nous croisons une randonneuse d’un genre un peu spécial que les humains généralement n’apprécient guère, surtout les jardiniers, car elles dévorent leurs cultures. Mais pourtant les limaces sont utiles car, grâce à leur mucus, elles ont une action favorable sur le sol, qu'elles aèrent, lient et hydratent. Elles aident en outre à recycler la matière organique et favorisent, par là-même, l'assimilation des nutriments dans le sol.
Un peu plus loin, nous rencontrons un zygène de la filipendule - nom qui fait très « sang bleu* » - en train de se régaler du nectar d’une scabieuse. Sa livrée est plus esthétique que celle de la limace mais son aspect très voyant signale aux éventuels prédateurs qu’elle est toxique du fait de la présence de cyanure et d’alcaloïdes d’origine végétale.
*Au XVIIe siècle, les hommes et les femmes de la noblesse faisaient en sorte que leur peau soit la plus blanche et la plus fine possible en restant à l’abri du soleil, ce qui pouvait laisser apparaître leurs veines, bleues. Les habitants les plus pauvres étaient contraints de travailler dans les champs et avaient la peau plus bronzée. Notons que le bleu était aussi la couleur symbolisant la royauté.
Nous arrivons à Creissels que traverse le torrent de Cabrières qui descend du Larzac et dont le cours chaotique est ponctué de nombreuses cascades. *
*A noter qu’un sentier des cascades facilement praticable part du village
Au coeur du village, une résurgence a été aménagée, née du mystérieux cheminement souterrain de l’eau dans le plateau calcaire du Larzac.
Puis nous prenons la direction de l’Ouest en suivant une petite route qui longe le Tarn en contrebas du Plateau du Larzac. Un panneau nous confirme que tous les chemins mènent à Rome et ... ailleurs!
Nous longeons un champ qu’illuminent des coquelicots alors qu’à l’horizon se dresse le Pouncho d’Agast, mamelon qui domine la ville de Millau qui recèle quelques merveilles architecturales que vous pouvez découvrir ICI.
Poursuivant notre progression, la vue, vers l'Est, se dégage au loin sur Millau idéalement située dans la vallée creusée par le Tarn. Cette agréable cité est au coeur d’une région fertile exploitée par des paysans respectueux de la nature qui ont eu l’intelligence de conserver leurs haies qui évitent l’érosion des sols et préservent la biodiversité. Que les gnomes pollueurs qui dirigent la F.N.S.E.A gavés aux subventions de la P.A.C qu'ils dénigrent pourtant, en prennent de la graine !
Voici un aperçu des eaux du Tarn, rivière qui descend du mont Lozère et se jette dans la Garonne. Son nom viendrait du radical indo-européen « tar(o) » qui veut dire« eau rapide ».
Puis, soudain, le viaduc de Millau se découvre à l’horizon dans toute sa longueur. Il permet d’assurer la jonction entre le causse Rouge et le causse du Larzac en franchissant une brèche de 2 460 mètres de long et de 343 mètres de profondeur au point le plus haut du viaduc.
Les pylônes équipés de haubans qui le soutiennent, en forme d’aiguille à coudre, sont d’une remarquable élégance.
C'est le pont routier avec le pylône le plus haut au monde avec 343m !
Son tablier qui culmine à 270 mètres au-dessus du Tarn est le second plus long du monde pour un pont haubané (2 460 mètres).
Le viaduc a permis de développer les activités commerciales et industrielles de la région et a aussi généré un important essor touristique.
Nous empruntons une petite route, puis un sentier qui remonte sur le plateau du Larzac. Nous passons au pied d’une impressionnante arche d’où doit jaillir une magnifique cascade lors des orages. Mieux vaut alors ne pas être là!
Nous approchons du sommet du plateau et découvrons la coupe transversale de ces couches de sédiments calcaires laissés par une ancienne mer il y a cent millions d’années et qui ont été érodés par le Tarn.
Parvenus sur le plateau, en nous retournant, nous sommes gratifiés d’une somptueuse vue sur le viaduc de Millau.
Mais la vue est tout aussi magique en regardant vers le causse dont les prairies vallonnées s’étendent à l’infini.
Le viaduc se révèle encore de temps à autre dans les échancrures de la falaise.
Oh! Vous mes lectrices et lecteurs qui rêvez parfois «d’ailleurs» le Larzac vous offre un total dépaysement avec ses espaces sauvages infinis !
Mille sentiers le traversent dûs à une activité pastorale millénaire qui perdure encore pour produire de délicieux fromages dont le Roquefort!
Nous arrivons au bout de notre périple un brin fourbus, à juste titre, après 22 kms et 700m mètres de dénivelé cumulés, mais subjugués par la beauté des sites et paysages traversés. Avis aux amateurs!
Je vous invite à écouter ma chanson
Ne perds pas tes rêves en chemin....
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
A la semaine prochaine.....
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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