Evitez les faux pas dans les Gorges de la Carança !
Souvent notre vie ne tient qu'à un fil ! Un 4X4 ou un fada en trotinette qui se croit au Dakar et qui manque de vous renverser, un chasseur qui vous prend pour un sanglier, une tuile qui vous tombe sur la tête, des postillons au covid que vous respirez. Bref les occasions ne manquent pas de voir écourtée notre existence, pourtant déjà trop brève quand on pense aux chemins qui restent à découvrir et aux innombrables vins que l'on a pas encore goûtés !
Alors pourquoi me direz vous prendre le risque de rejoindre de façon précipitée l'au delà (ce serait le «vin delà» nous serions sans doute moins réticents, ha ! ha! ha!) en allant randonner dans les Gorges de la Carança, que l'on peut considérer comme l'un des endroits les plus périlleux de France et de Navarre. N'oublions jamais la Navarre qui nous a donné le seul roi de France respectable, ce bon vieux Henri IV, certes grand pourfendeur de poules,mais tendre pour le genre humain, surtout de sexe féminin !
Et bien parce que j'aime le risque comme j'aime le beurre dans les épinards et le vin sur mes fraises. Le risque (mesuré) c'est le sel de la vie ! La civilisation humaine et ses prodigieuses réalisations (le Mac Do, le ketchup, les moules frites et le rubik cube) n'auraient jamais vu le jour si un beau matin (on suppose que ce matin là il faisait beau) un primate n'avait pas décidé de quitter le confort de son arbre pour affronter les dangers de la savane! En libérant ses mains, ce primate a paradoxalement développé son cerveau en commençant par se gratter le front, ce qui l'a amené à imaginer des armes pour se défendre, puis des outils pour faire travailler ses congénères qui sont descendus de l'arbre après lui.
Mais revenons aux Gorges de la Carança, impressionnante faille à proximité de Thuès-entre-Valls creusée dans les contreforts des Pyrénées par un torrent qui en fin de période estivale ne paie pas de mine, mais dont les crues à la fonte des neiges doivent être redoutables. La progression sur la rive droite est confortable et ne présente aucun danger. On peut à loisir admirer la forêt qui prospère dans le fond du canyon et qui n'a rien à envier aux forêts tropicales.
Les choses prennent une autre tournure quand on emprunte le pont de singe qui permet de revenir par l'autre rive.
On s'élève alors progressivement au dessus de la forêt vierge, étonnés de ne pas entendre des cris de singe, d'aras ou de perroquets.
Avec mon ami Gibus (cet être mi homme-mi chamois que l'on voit souvent de dos sur mes photos) nous entendons soudain bientôt les cris d'effroi de nos compagne alors que le chemin prend la forme d'une sente creusée dans le flanc de la falaise dominant d'environ de près de 200m le lit du torrent !
Mais la vue de nos visages sereins et déterminés et l'admiration sans borne qu'elles nous portent (on a le droit de rêver !) les décident à aller de l'avant.
Pas question de rêvasser sur ce genre de chemin, car si on fait le moindre faux pas à Carança on a droit à son quart d'heure de célébrité : le lendemain on a son nom dans le journal à la rubrique nécrologique !
Certains passages vous font revivre à la puissance dix les émotions ressenties dans les grand huit de notre enfance, on sent parfois le sol frémir ou bouger sous ses pieds et vous pouvez vous rendre compte que je ne galège pas comme en témoigne la photo ci-dessus !
En tout état de cause je déconseille vivement cette randonnée aux couples si, en tant que consoeur d'Eve, vous avez tendance à avoir la migraine quand tombe le soir et que vous carbonisez un peu trop souvent les rôtis, ou si, en qualité de compère d'Adam vous passez les soirées d'anniversaire de mariage avec les copains! Car il suffit d'une petite pichenette dans le dos pour régler ses problèmes.....
Quant à nous, nous en sommes sortis tous les quatre indemnes, mais bon nous ne tenterons pas le "diable" une seconde fois !
Chères lectrices et lecteurs qui connaissez les talents de grimpeur de mon ami Gibus sachez que sa plume est aussi alerte que ses gambettes et je suis heureux de vous annoncer la publication de son premier roman " De l'eau aux sables" qui vous emmènera dans une aventure palpitante jusqu'au Sud marocain.
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Vous pouvez vous le procurer sur ce SITE
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Texte & Photos Ulysse
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