Hommage à Vitis Vinifera et au muscat de Saint Jean de Minervois !
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Cette semaine nous allons lever un peu le pied pour partir à la découverte d’autres pieds, ceux de Vitis Vinifera dont le feuillage est magnifié par l’automne! Dans l’Hérault où je réside, nous avons l’embarras du choix quant aux nectars que produit cette plante, l’une des meilleures amies de l’Homme avec la canne à sucre et l’agave! Vous pouvez en juger par vous même en regardant cette carte où sont mentionnés les vins d’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C) et ceux issus d’Indication Géographiques Protégées (I.G.P) de mon département.
Nous choisissons de nous rendre tout d'abord dans le Saint Chinianais où les vignes sont environnées de collines recouvertes de bois et de forêts qui les protègent de la fougueuse et froide Tramontane. Cette région est, de surcroît, abritée des masses d’air froid hivernales par le Caroux, véritable barrière climatique qui domine l'horizon.
Nous commençons notre périple par la visite du moulin de Saint Chinian témoin d’une époque où l’homo sapiens utilisait l’eau, le vent, le soleil et le bois comme sources exclusives d’énergie. Nous y revenons progressivement et il serait bon que l’on accélère si l’on veut laisser un monde vivable à nos descendants.
Mais laissons de coté nos inquiétudes climatiques pour admirer la beauté de la nature qui de toute façon nous survivra sous une forme ou une autre. A cet égard vitis vinifera est une reine qui nous gratifie de la munificence des variations picturales automnales de son feuillage.
Les anciens qui ont planté ce vignoble ont aussi édifié des édifices en pierres sèches dénommés chez nous «capitelles» et bories, cazelles, barracas ou cadoles en d’autres régions, où ils mettaient leurs outils et s’abritaient en cas d’intempéries.
Quelle jouissance d’admirer ces bataillons de vaillants ceps alignés dans les champs, indifférents aux intempéries, et qui extraient l’eau de la terre pour produire un nectar qui ravit le gosier et le coeur des humains, n’en déplaise aux hygiénistes qui prétendent que cette boisson est un poison et voudraient nous cantonner à l’eau farcie de pesticides!
Toutes les nuances de couleurs des feuillages des ceps se retrouvent dans les nectars qui en sont issus ainsi que d’innombrables senteurs et arômes. On comprend que ce soit la première plante qu’ait plantée Noé à la fin du déluge. Et n’oublions pas que pour les chrétiens, gens respectables, c’est le sang d’un dieu!
Nous grimpons sur une colline près d’Assignan où se dressent les ruines de la chapelle St Peyre (Pierre).
Les ruines sont sans intérêt, mais le point de vue dont on y jouit justifie les efforts de la grimpette.
Vers le sud on découvre la longue ligne bleutée de la chaine pyrénéenne. Ce panorama nous emplit de sérénité mais il est né de terribles soubresauts que notre planète a connus au cours de son histoire et je crains que ce ne soient pas les derniers!
Nous passons près de l’étonnante cave du château Castigno en forme de bouteille. Sûr que si Gargantua était encore de ce monde et passait en ce lieu, il la porterait à son gosier!
Nous pénétrons dans le vignoble du Minervois et descendons dans le canyon de Dieuvaille où est nichée la chapelle Notre Dame du Trou, dénommée aussi Saint Jean de Dieuvaille.
Edifiéee au XIIIème siècle, elle a été modifiée aux XVIème et XVIIIème siècle. Sa présence au fond de ce canyon sauvage surprend car les chapelles habituellement sont perchées sur les sommets plus près du ciel avec lequel elles relient les croyants !
L’intérieur est lumineux et malheureusement très dégradé. Mais on y voit Saint Pierre tenant la clé du paradis et l’on est étonné, vu que toutes les églises sont aujourd’hui pillées, que personne ne lui ait encore volée !
Elle est entourée d’un émouvant cimetière où un chêne vert par empathie avec la tombe qu’il abrite a disposé ses branches en croix !
Une autre tombe nous émeut aussi : celle d’un marin qui nous envoie un message de l’au delà auquel j’adhère pleinement.
A notre mort, les atomes qui nous constituaient continuent de participer au flux de vie qui anime la Terre.
Poignant aussi est cet hommage en néerlandais laissé par Marten (Martin?) et qui dit ceci: « Chère Aline cela fait seize ans que tu as subitement disparue ici et je suis désolé de ne pas être venu plus tôt te revoir, mais tu es restée dans mon coeur et mon esprit. Dors sereinement ». Oui dors sereinement en ce lieu idyllique chère Aline que je connais pas.
Nous terminons notre périple en nous rendant au domaine de Barroubio qui produit du muscat de Saint Jean de Minervois appellation rare et sublime qui porte au demeurant le nom d'un saint, ce qui est un gage de qualité! On voit ici le propriétaire M. Miquel, dont l'accueil est charmant, en discussion avec l'un de ses employés. Ce muscat qui est, pour les connaisseurs et pour moi, le meilleur du monde est un vin liquoreux aux arômes de miel, de tilleul, de fleurs blanches. Le cépage utilisé est le Muscat blanc à petits grains. Les rendements, sur un sol calcaire fait de cailloux blancs qui renvoient la chaleur, sont faibles. En bouche, il offre un équilibre complexe d’alcool, de sucre et d’acidité et son prix est fort raisonnable. C'est un vin idéal pour les fêtes qui approchent! Qu'on se le dise !
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Je vous invite à écouter ma chanson
I Want to be a rockstar
ainsi que ma chanson dédiée à la coupe du monde de foot
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
Mon ami Gibus vient de publier son troisième roman que vous pouvez commander dans toutes les bonnes librairies
(Decitre.fr, FNAC...)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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