Le bonheur est dans les Fenouillèdes….
J’adresse ma chaleureuse sympathie aux habitants de cette belle région qui ont été touchés par les inondations de la semaine passée. Mon récit concerne une balade que j’y ai faite en décembre dernier.
Il est où le bonheur ? chante Christophe Mahé en nous confiant qu’il est dans le cœur, cet étonnant organe, porteur de notre étincelle de vie, dont les battements nous mènent sur les chemin de l’amour et de l’amitié. Et c’est ainsi qu’à la mi-décembre de la défunte année 2019, avec un groupe d’amis, nous partons partager quelques battements de cœur et quelques instants de bonheur à la découverte des vallées de l’Agly et du Maury situées dans les Fenouillèdes, superbe région des Pyrénées Orientales. Nous avons aussi pour objectif de nous procurer du Muscat de Noël en vue des festivités de fin d’année. Nous faisons une première halte au pied de la colline où est perché le joli village d’Ansignan environné par une toison forestière arborant les derniers feux de l’automne.
Nous longeons le cours de l’Agly en direction d’un pont-aqueduc édifié par les romains au IIIème siècle pour irriguer les cultures d’une villa romaine.
Cet ouvrage a été remanié et agrandi au IXème puis au XIVème siècle pour y aménager un pont tunnel sous la partie «aqueduc», éclairé par quelques ouvertures d’où l’on a une superbe vue plongeante sur les eaux tumultueuses de la rivière qui, on l'a vu hélas la semaine passée, peuvent être dévastatrices.
D’une longueur de 170 mètres, il est constitué de 29 arches de tailles croissantes lorsqu'elles se rapprochent du fleuve. Les deux plus grandes enjambent le lit de l'Agly.
La présence de ce majestueux édifice près d’un modeste village s’explique par la richesse des terres alluvionnaires qui ont attiré les romains alors que le reste de la région, plus aride, est plus propice à la culture de la vigne.
Nous revenons par la rive opposée après une petite heure de marche dans un environnement bucolique et serein baignant dans une chaude lumière automnale. Point n’est besoin de « réalité augmentée » avec un masque sur les yeux comme veulent nous en convaincre les «geeks» techno-fanatiques pour éprouver un sentiment d’émerveillement et de plénitude. Il suffit de cheminer paisiblement en devisant avec des amis au coeur d’une nature sereine sous un coin de ciel bleu.
Après la visite de quelques autres villages et un délicieux et roboratif déjeuner qui susciterait des anathèmes des ayatollahs végans (magrets de canard au foie gras frais et aux fruits rouges) au Bar de l’Emotion à Caudiès, tenu par le chaleureux Marius, que je vous recommande chaudement, nous filons vers la vallée de la Maury, affluent de l’Agly. Cette vallée est le cœur d’un célèbre vin doux naturel éponyme dont l’un des plus célèbres producteurs est le Mas Amiel dont on voit les initiales au loin sur le flanc d’un coteau. On peut aussi s’en procurer à l’excellente cave coopérative des Vignerons de Maury qui offre une superbe gamme de vins.
La vallée est dominée par une montagne calcaire sur laquelle est juché Quéribus l’une des citadelles cathares dites du «vertige» du fait de leur audacieux positionnement. Ceux qui y ont vécu jouissaient d’une vue sublime sur les Pyrénées et le Canigou mais une chose est sûre est qu’ils n’avaient pas des croissants chauds le matin au petit déjeuner. Bon cela dit les nutritionnistes nous disent aujourd’hui que les viennoiseries ce n’est pas bon pour la santé. De fait, leurs recommandations alimentaires basées sur les fruits, les légumes les céréales et l’eau du robinet vont à mon avis peu à peu transformer les humains en gallinacées.
Bravant l’opprobre dont font aujourd’hui l’objet les amateurs de breuvages alcooliques (Ah ! Jésus revient, ils dénigrent ton sang !) nous nous arrêtons au domaine du Mas Amiel pour une visite et dégustation de ces étonnants vins doux naturels qui sont obtenus par arrêt de la fermentation des levures (mutage) en ajoutant de l’alcool éthylique. Ceci permet au vin de conserver un certain taux de sucre résiduel qui lui confère sa douceur et sa texture.
Certains des vins ainsi mutés sont ensuite mis dans des bonbonnes exposées dehors pendant une année, ce qui conduit à leur oxydation qui leur confère des aromes très particuliers.
Les vins sont ensuite conservés dans d’immenses barriques pendant plusieurs années, voire dizaines d’années pour les cuvées les plus prestigieuses. Mais du fait de la crise que connaissent ces vins moins appréciés de nos jours, le Mas Amiel comme d’autres producteurs, notamment la cave coopérative de Maury, ont développé une gamme de vins rouges et blancs dit «secs» (sans mutage) qui ont vite acquis une grande notoriété. N’ayez pas honte, allez y vous ne serez pas déçus ! Nous finissons notre tournée des dégustations par la cave des Vignerons des côtes d’Agly à Estagel qui produit également d’excellents vins secs et doux, dont notamment un délicieux muscat de Noël dont mon grand père (qui était vigneron) aurait dit : «C'est le petit Jésus qui vous descend en culotte de velours dans l'estomac». Ce qui correspond bien à sa vocation d’être bu notamment le jour de Noël !
Après ces réjouissantes libations (sauf pour les chauffeurs bien évidemment) nous grimpons avec nos calèches motorisées (on peut y accéder à pied) au sommet du Forçat Réal, piton rocheux coiffé d’un ermitage - assez massif et sans intérêt au demeurant - d’où l’on a une vue magnifique sur toute la plaine du Roussillon, la mer, les Corbières et les Pyrénées dont le majestueux Canigou. Nous assistons alors au coucher du soleil dont les rayons rasants mettent le feu aux contreforts des Corbières vers l’Est.
Vers le Sud-Est nous découvrons l’étang de Leucate et de Salses ainsi que la Méditerranée.
Vers le Sud nous découvrons tout d’abord les Abères qui dominent la côte Vermeille où son nichés les pittoresques villages côtiers de Collioure et de Banyuls.
Vers l’Ouest s’étend la chaine des Pyrénées….
Et juste en face de nous et à presque à portée de main se dresse le majestueux Canigou, indifférent à ces sinistres humains qui ont osé donné son nom à des croquettes pour chiens !
Je vous laisse maintenant contempler en silence le coucher du soleil, comme nous l’avons fait avec mes amis, savourant intensément les derniers instants de cette journée de bonheur.
Je m’absente une huitaine de jours
et répondrai à vos commentaires à mon retour
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Texte & Photos Ulysse
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