Le Caroux par le sentier des Gardes et les pistes du Triangle, des Aiguilles et du Haut Rieutord
Certains de mes fidèles lectrices et lecteurs ont dû se dire «Ça fait longtemps qu’Ulysse n’est pas allé sur le Caroux, ça ne m’étonnerait pas que, vu son âge, ses genoux ne soient plus d’attaque!» Que nenni! Mes genoux grincent, parfois coincent, mais ils n’ont pas le choix! C’est encore moi qui décide où ils vont aller et en ce matin de la mi juillet, nous décidons avec Jo de retourner à l’assaut de ce vieux massif (entre vieux on a de la sympathie !) par des sentiers où nombre de jeunots, plutôt musclés des pouces, ne pourraient pas nous suivre !
Au programme, nous allons successivement emprunter le sentier des Gardes, plutôt confortable, puis enchainer avec la piste des Triangles, celle des Aiguilles et enfin du Haut Rieutord qui grimpent, comme vous l’allez voir, en ligne quasi directe dans les pierriers qui occupent les flancs du Caroux. Itinéraire que nous déconseillons à ceux qui n’ont pas un bon sens de l’orientation et rechignent à utiliser autant leurs mains que leurs pieds pour avancer!
Comme je le disais, la piste des Gardes est plutôt confortable bien qu’elle ne cesse de jouer les montagnes russes pour contourner les éperons rocheux qu’elle longe.
Il faut prendre le temps de lever la tête pour admirer les aiguilles rocheuses qui nous surplombent. Le Caroux malgré ses 300 millions d’années a de beaux restes et soutient la comparaison avec ses lointains voisins alpin et pyrénéen.
Peu à peu, le panorama s’élargit sur la vallée du Jaur qui s’ouvre au pied du massif et les lignes d’avant monts derrière lesquels se cache la Méditerranée.
Nous abordons la piste des Triangles qui part à l’assaut d’une succession d’éboulis dont on espère qu’ils sont stables !
La piste est à éviter par les randonneurs qui seraient un peu enrobés! Mais à vrai dire ils auront déjà perdu quelques kilos pour arriver jusque là !
Le nom de Triangles lui vient sans doute des nombreux sommets rocheux en forme de triangle qui nous dominent. Les monts ont toujours inspirés les hommes qui en ont fait, à l’exemple des grecs et des romains avec l’Olympe, le lieu de résidence des Dieux. La légende dit que c’est en contemplant le mont Smolikas, parfait triangle, que Phythagore aurait eu l’idée de son fameux théorème: «Dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l'hypothénuse est égale à la somme des carrés des longueurs des côtés de l'angle droit. Donc a² + b² = c². » C’est la seule notion de mathématique dont je me souvienne avec le principe d’Archimède! Et oui avec le temps mon cerveau devient une passoire mais l’essentiel est que mon gosier n’ait pas de fuite !
Dans ce type de terrain la randonnée est un sport complet qui sollicite tous les muscles et je puis vous assurer que le lendemain d’une telle virée des muscles se rappellent à notre conscience que l’on avait oubliés !
Nous rejoignons la piste des Aiguilles, la bien nommée, comme l’illustre cette photo. Je me répète (certains diront que je radote !) mais je suis toujours admiratif de la capacité des arbres à se développer sur des parois aussi abruptes en profitant d’une anfractuosité où le vent a déposé quelques débris végétaux et une graine! Nos forêts brûlent certes mais le monde végétal aura le dernier mot !
Dans le chaos rocheux qui nous environne, quelques balises de peinture rouge et quelques cairns nous guident et nous font gagner du temps.
Mais ces pistes ne sont guère fréquentées et les obstacles qui l’encombrent sont nombreux nous obligeant à quelques contorsions.
Le spectaculaire paysage qui nous environne nous gratifie au centuple de nos efforts. Mes genoux crient pitié mais mon âme enchantée n’en a cure!
Parvenus à la jonction avec la piste du Haut Rieutord, nous butons sur un éboulis qui l’obstrue. Fort heureusement le torrent qu’elle longe est à sec et nous pouvons franchir l’obstacle sans peine.
Nous avons grimpé environ 600mètres en dénivelé relatif (mais sans doute 800 en cumulé) et il nous reste 200mètres à gravir. Les Pyrénées que nous devrions voir sont dissimulées dans la brume, signe de beau temps à venir.
La piste du haut Rieutord nous amène à escalader de grandes dalles rocheuses qu’il vaut mieux éviter par temps de pluie. Et pourtant avec Gibus nous sommes passés par là il y a quelques années un jour pluvieux d’hiver! Je m’en souviens encore!
Nous parvenons sur le territoire du Roi du Caroux, perdu dans la contemplation de son royaume et qu’il vaut mieux ne pas déranger sous peine de se faite taxer la bouteille de rosé que nous avons dans le sac. Et j’avoue que nous l’aurions mauvaise après tant d’efforts de faire un pique nique à l’eau minérale !
Nous passons le plus discrètement possible mais le Roi est tellement subjugué par la beauté de son domaine qu’il ne perçoit pas notre présence. Ouf! Notre bouteille de rosé est sauvée !
Nous arrivons enfin sur le plateau au moment idéal pour pique-niquer et nous nous dirigeons vers le Rieutord dont les rives herbeuses se prêtent idéalement à cette perspective.
Malgré la sécheresse, une belle vasque subsiste que nous allons partager avec quelques têtards et araignées d’eau! Pas sûr qu’ils aient apprécié notre compagnie, par contre nous y avons pris grand plaisir et nos vieux abattis en sont ressortis ragaillardis!
Le retour se fait en roue libre par le GR7 et la petite route piétonne qui descend du hameau d’Heric jusqu’au Verdier, notre point de départ.
A celles et ceux qui seraient intéressés par cet itinéraire sportif je conseille d'acheter l'ouvrage CAROUX Randonnées édité par par le Club Alpin Béziers Caroux.
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Je pars en voyage une quinzaine de jours et répondrai aux nouveaux commentaires à mon retour
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TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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