Rencontre avec un sourcier au Mas d’Agre
N'ayant pu randonner cette semaine, je vais vous relater un évènement survenu il y a quelques années et qui a bouleversé mes croyances et fait voir le monde sous un autre jour. J’avais lu, sans y croire, que les dolmens et menhirs ainsi que les chapelles romanes, voire des cathédrales comme celle de Chartres, étaient généralement implantées sur des lieux où rayonnait une intense énergie émanant d'un champ magnétique. J’étais sceptique car je me demandais comment les hommes dépourvus, à l’époque de leur édification, de tout instrument de mesure pouvaient avoir détecté cette énergie. Or, me rendant avec quelques amis au mas d’Agre nous avons fait une rencontre qui a fait voler en éclat ce scepticisme.
Partant du Mas d’Auber, on passe devant l’impressionnant menhir de Lacan (4,50 m) que la légende prétend être la quenouille perdue d’une fée. La rumeur prétend aussi qu’il guérirait de la stérilité, affirmation sans doute née du fait que sa forme évoque un phallus dressé vers le ciel.
La plaine de Lacan, que le chemin traverse, est couverte d’une garrigue d’où émerge ici et là un genévrier cade séculaire qui a du voir passer les hordes de moutons d’un monde pastoral révolu. Au passage, je vous signale que l'huile de cade est excellente pour les maladies de peau et a donné son nom à l'un des premiers savons "modernes" ayant fait l'objet dun intense marketing : le savon Cadum !
Le chemin se dirige vers le Monhaut énorme pâté de calcaire évoquant un volcan ou une pyramide qui confère au lieu une atmosphère sacrée. Nous sommes des pèlerins en route vers une révélation inattendue !
Signe annonciateur, nous croisons un superbe et rare crysocarabe espagnol cousin des scarabés, qui étaient pour les anciens égyptiens le symbole cyclique du soleil et de la résurrection.
Arrivant aux abords du mas d’Agre les choses se corsent un brin car un arbre-dragon fait tournoyer devant nous ses branches pour nous en interdire l’accès sans doute réservé aux seuls initiés. Nous l’apaisons en lui disant que nous sommes des amis du vieil Ent du vallon de l’Ourtigas que je vous ai présenté lors d’une précédente balade.
Nous parvenons enfin au Mas d’Agre, ce lieu magique entre tous dont l’architecture simple et audacieuse permet aujourd'hui la nuit d'admirer les étoiles !
La vue de ces magnifiques murs et arches de pierre édifiés par de talenteux bâtisseurs lavent nos yeux des hideux murs en parpaings bruts qui défigurent aujourd'hui la plupart des villages de l'Hérault avec la coupable indifférence des élus et des habitants.
Cet ancien four à pain se souvient sans doute avec nostalgie des visages des hommes et des femmes que ses flammes ont illuminés. Ils en sortaient des boules de pain dorées dont ils faisaient un festin, accompagné d’une tomme de chèvre, d’un filet d’huile d’olive et d’une délicieuse «piquette» qui faisait des centenaires à ne plus savoir qu'en faire, s'il ne vous tournait pas la tête, comme le chantait l'ami Jean.
L’ombre de milliers d’heures, à force d’effleurer les murs, les a érodés et fissurés. Elle tourne aujourd’hui dans le vide ne ponctuant plus ni naissance, ni fête ni décès. Aura-t-elle un jour de nouveau l’occasion de battre la mesure d’une vie ?
Et puis soudain deux chiens accourent vers nous en aboyant suivi de deux hommes au visage avenant dont l’un nous interpelle cordialement en nous disant « approchez et serrons nous la main, ils cesseront d’aboyer.». A l'époque nous pouvions encore nous serrer la main! Intrigués, nous lui serrons cordialement la main et les chiens aussitôt se calment. L’homme nous dit alors "Savez vous que le mas d’Agre - comme de nombreux mas ou chapelles romanes - a été construit sur un champ magnétique intense, témoin généralement de présence d’eau. C’est ce champ magnétique que détectent les magnétiseurs et les sourciers. je vais vous en faire, si vous le souhaitez, la démonstration".
Il casse alors la branche d’un arbuste en forme de fourche et nous demande de la tenir de nos deux mains à tour de rôle . Il nous saisit les poignets et nous fait avancer pour franchir la ligne du champ magnétique. La branche bascule alors brutalement vers notre visage. Nous qui étions au départ fort dubitatifs fort n’en revenons pas. Il nous explique qu'il est capable de détecter les champs magnétiques et que ce phénomène a été vérifié et expliqué de façon scientifique par Yves Rocard, physicien et mathématicien réputé, qui s’est appuyé sur les travaux de scientifiques américains, Gould, Kirschvink et Baker. Selon ces travaux, à l’instar des pigeons, des baleines, des orques et autres animaux migrateurs, les cellules des hommes contiennent des cristaux de magnétite en plus ou moins grande quantité qui leur permettent de détecter des champs magnétiques. Les hommes les mieux dotés en ce domaine sont sourciers, magnétiseurs, voire guérisseurs .
Nous parachevons cette déroutante et étonnante expérience en nous tenant la main et en faisant une ronde au dessus de la ligne de passage du champ magnétique. Nous sentons alors le picotement d’un courant électrique circuler entre nous. Celles et ceux qui sont sceptiques penseront que ce jour là j’avais un peu abusé du divin jus de Vitis Vinifera, mais nos sobres compagnes peuvent témoigner que les faits relatés sont authentiques.
C’est ainsi que les évènements de cette passionnante journée nous ont ouvert une porte vers un univers jusque là insoupçonné. Ils me confortent dans l’idée qu’un même champ d’énergie baigne tous les êtres vivants. Ne dit-on pas d’ailleurs, lorsque l’on échange des informations entre nous, que l’on se tient au courant !
PS : le visage du « magnétiseur-sourcier » a été flouté afin de préserver son anonymat. Si par hasard il lit cette note, je le remercie encore de sa cordialité et pour son initiation au phénomène du magnétisme !
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Texte & Photos Ulysse
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