Le Caroux par l’Esquino d’Aze et le Garel
Cela faisait deux semaines qu’avec Jo, de nos vieux chicots nous rongions notre frein du fait de la météo défavorable et des contraintes diverses qui nous ont privés de rando. Mais pour ce mardi 5 avril, les planètes étaient favorablement alignées et pour compenser notre immobilité forcée nous décidons de grimper sur le plateau du Caroux par l’un des sentiers les plus techniques: l’Esquino d’Aze qui part de Colombières sur Orb. De fait, ce sentier monte quasiment en ligne droite à travers une succession de chaos rocheux sur plus de 800mètres de dénivelé !
Au départ, nous progressons au travers de buissons de bruyères arborescentes qui illuminent le sentier, à cette heure encore ombragé. L’air est froid et ce spectacle printanier nous réchauffe l’âme. Partout la nature est riche de merveilles comme de voir ces graciles ramures aériennes dans un environnement rocheux.
Un brin poussifs du fait de notre manque d’entraînement, nous progressons doucement. Mais bientôt nous sortons du couvert végétal et découvrons la vallée que domine la tour de Colombières sur Orb.
On découvre ça et là sur le Caroux d’anciennes bâtisses qui servaient d’abris en cas d’intempéries à ceux qui menaient l’été les troupeaux d’ovins sur les pâtures du plateau sommital. Contrairement à nous qui sentons peu à peu venir la décrépitude, elles ne bougent pas d’une année sur l’autre, insensibles aux effets délétères du temps qui passe !
Pour progresser plus facilement dans ces chaos rocheux, les anciens ont aménagé par endroits des escaliers et en pensée nous les en remercions. Sans leur travail titanesque, il nous serait très difficile de randonner dans cette montagne, petite au regard des autres massifs français, mais souvent très technique !
Nous sommes heureux que la neige, qui est tombée au cours du week end, soit fondue et que les dalles soient sèches car sinon certains tronçons auraient été «casse gueule» !
Il nous faut franchir quelques brèches qui entaillent les parois rocheuses…
….et qui nous font revenir à l’état de quadrupèdes. Mais à vrai dire, même en dehors des sentiers du Caroux, il me semble que les homo sapiens, bien loin d’évoluer vers plus de spiritualité, retournent peu à peu vers un état animal!
Sans les cairns qui ponctuent le parcours, nous aurions du mal à trouver le bon itinéraire car il n’ y a, la plupart du temps, aucune trace de chemin. Le problème est que par endroits plusieurs itinéraires se croisent et il faut avoir un bon sens de l’orientation pour ne pas se faire piéger.
Nous arrivons enfin sur le plateau après à peine deux heures d’ascension ce qui est honorable pour une reprise et nous longeons les magnifiques chaos rocheux du Roc Mato Capel. A chaque fois, je photographie cette étonnante superposition de pierres, étonné de constater que les intempéries n’aient pas raison de leur improbable équilibre! Je pense malheureusement que je me disloquerai avant elles !
Nous traversons le torrent de Combe Gairau dont les rives en partie ombragées sont ornées de plaques de neige.
Nous cheminons au bord du plateau et dominons l’océan bleuté des avants monts que contemple le chef indien huron Gros Nez qui a trouvé refuge en ces lieux.
Ces stalactites de glace vous donnent une idée de la température qui règne ici la nuit et qui nous font penser qu’il vaut mieux ne pas s’y perdre ! Certes il y a le refuge de Font Salesse dans les parages (où nous sommes de nombreuses fois allés) mais depuis qu’il est fréquenté il n’y a plus guère de bois autour pour faire du feu dans sa cheminée.
Le sphinx du Caroux lui se fiche comme d’une guigne de la température qu’il peut faire en ces lieux qu’elle soit glaciale ou caniculaire. Il nous connait bien et ne s’enquiquine plus à nous poser son éternelle devinette pour nous laisser passer.
Je parlais, plus avant, des merveilles que la nature expose en tous lieux en voici une sous la forme de cette autre parure de glace suspendue à un chaos rocheux. Gaïa, comme toutes les femmes aime bien les bijoux.
Si cette très vieille montagne ridée nous enseigne quelque chose c’est d’accepter l’effet du temps. Les fissures qui la balafrent, les éboulis rocheux sont l’oeuvre de la ronde des saisons et notre vie, plus éphémère, s’inscrit dans cette danse! Alors dansons, dansons mes ami(e)s, le sourire aux lèvres d’avoir pu contempler cette beauté pendant quelques dizaines de saisons !
Nous nous installons en surplomb de la vallée de l’Orb, d’où nous venons, pour pique-niquer, ce qui vous donne une idée du chemin parcouru !
Et nous célébrons dignement notre ascension en dégustant un nectar du pays d’Oc dans des verres à pied, incassables s’il vous plait ! Randonneurs oui! Mais aussi épicuriens et zut aux hygiénistes qui tordront du nez en nous voyant !
La redescente par le chemin du Garel est, dans sa première partie, tout aussi sportive et somptueuse.
Heureusement par endroits quelques escaliers facilitent la descente.
Il nous reste à franchir le torrent de l’Albine pas assez profond hélas pour que l’on y puisse s’y baigner! Désolé Julie ! Le sentier se termine ensuite par un interminable «escalier» en sous bois qui met à mal nos antiques articulations. Sûr que demain les papis resteront "cool" !
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