Le petit loup à l’assaut des chaos rocheux du Larzac
Après avoir grimpé quelques montagnes du Languedoc, j’ai proposé à Romain, mon dernier «petit» loup, féru d’escalade, de partir à l’assaut d’autres monticules: les chaos rocheux du Larzac. Nous voilà donc, de bon matin, sur le sentier qui part de Potensac et mène à la Blaquière, haut lieu de la résistance, dans les années soixante dix, des paysans du Larzac à l’extension du camp militaire installé au lieu prédestiné de La Cavalerie.
Dans le cadre du combat pacifique exemplaire qui conduisit à l’abandon du projet, une bergerie fut édifiée en 1973 qui témoigne de cette lutte dont vous pouvez voir un résumé ICI en photos.
Il est émouvant de voir le témoignage de cette solidarité humaine et pacifique dont l’humanité pourrait s’inspirer en ce temps où elle fait face à la folie d'un clone du docteur Folamour et aux défis du réchauffement climatique, de la pénurie d’eau et de l’effondrement de la biodiversité.
Grâce à l’action courageuse des habitants de ces lieux sauvages et envoûtants, nous pouvons aujourd’hui les parcourir à notre aise pour notre plus grand bonheur. Quand l’oeil peut contempler une telle vastitude recouverte d’une toison verte et dorée où les os rocailleux de Gaïa affleurent ici et là, alors notre âme gambade, bondit, vole pour parcourir ce somptueux paysage.
Deux chevaux qui pâturent dans un champ dont nous longeons la clôture viennent spontanément à notre rencontre. Ces animaux qui recherchent la compagnie des humains, ont permis, dans le passé, aux habitants des steppes de bâtir des empires et peut être qu’un jour, quand nous aurons épuisé les ressources minières et énergétiques de la planète, ils redeviendront notre mode principal de locomotion !
Mais voici le moment de quitter les sentiers et de partir à l’aventure à la découverte des chaos rocheux qui entourent le Roc Pounchut.
Un loup solitaire dont on envahit le territoire hurle à notre approche mais n’étant ni mouton ni petits cochons nous savons que nous n'avons rien à craindre et poursuivons notre équipée.
Nous naviguons ainsi de chaos rocheux en chaos rocheux que les éléments ont sculptés dans des roches sédimentaires laissées par une ancienne mer.
Pour le moment les rochers que nous avons croisés ne se prêtent pas à l’escalade au grand désespoir de Romain qui trouve un peu lente notre allure et aimerait faire un peu d’exercice.
Mais il en trouve enfin un dont le profil est propice à l’escalade à mains nues.
Sa mine réjouie témoigne du bonheur qu’il éprouve à dominer ces vastes espaces vierges de toute pollution ou scorie humaine.
Il arbore un sourire moqueur à nous voir avancer laborieusement en contrebas sous le chaud soleil d’août.
Nous poursuivons ensemble nos pérégrinations en nous dirigeant vers le chaos rocheux du Rajal del Gorp (le chaos du corbeau) qui est l’un des plus impressionnants du Larzac.
Nous nous faufilons entre les chaos ruiniformes, Romain toujours à la recherche de rochers à grimper.
Une vaste dépression herbeuse s’étend au coeur du chaos et l’on pourrait se croire perdu dans la savane africaine si ce n'était l'absence d'animaux sauvages.
On se prend à rêver d’un monde sans chasseurs qui nous permettrait de croiser en un tel lieu chevreuils, cerfs, sangliers, renards, belettes, fouines, martres, lièvres, lynxs et loups mais hélas les nemrods ventripotents et pétaradants, défenseurs d’une pdseudo tradition mortifère, ont, avec l'aide de l'agro-business accro aux poisons environnementaux défendu par la F.N.S.E.A, fait de la campagne française un vaste désert où les animaux survivants se terrent en notre présence. Il faut ajouter qu'ils ont la bénédiction de nos crapuleux pouvoirs publics qui viennent de publier une nouvelle liste d'animaux susceptibles d'occasionner des dégâts (les "esod" un euphémisme pour l'ancienne appellation "nuisibles") qui permet de tuer toute l'année un grand nombres d'espèces sauvages. Prenons garde qu'un jour une espèce extraterrestre débarquant sur Terre et voyant les dégâts que nous y avons occasionnés ne nous traite aussi comme une "esod" !
Ces lieux dépaysants sont, par contre, fort heureusement épargnés par le tourisme de masse qui détruit la beauté des sites là où il passe! De fait, ce qui les protège est qu’ils ne sont accessibles qu'à pied !
L’érosion continue subrepticement son oeuvre et mieux vaut être prudent quand on s’y balade car certains rochers ne demandent qu’une forte rafale pour tomber !
Romain, pour sa part, poursuit sa quête de rochers à grimper et il finit par en trouver quelques uns à sa mesure. Admirons le dans ses oeuvres !
Il enchaine avec un second !
Puis un troisième et un dernier à son grand regret ! Chapeau Romain!
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Je vous invite à écouter ma chanson
Je descendais la rivière...
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE ULYSSE
PHOTOS SEBASTIEN & ULYSSE
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