Rando automnale des « petits loups » sur la Serre de Majous
Oui, c’est bien nous, Emilie et Romain, nous avons un peu grandi par rapport à notre balade dans les canalettes que notre papi a sorti de ses archives et posté il y a trois semaines car, depuis lors, il est passé pas mal d’eau sous les ponts de Paris où nous habitons. Mais ce qui n’a pas changé, c’est que nous sommes toujours partants quand nos ancêtres, chez qui nous passons les vacances, nous proposent une randonnée, car dans la capitale ce n’est pas le pied pour se promener, d'autant que nous allons être de nouveau confinés!
A vrai dire, il est difficile de résister à l’appel de la forêt quand elle prend d’aussi belles couleurs automnales et qu’elle mène vers des cimes où l’air est pur et les horizons infinis.
Car nous partons à l’assaut de la serre de Majous, là où se dresse l’étonnant portail naturel de Roquandouire. Comme nous, vous l’avez sans doute vu de nombreuses fois si vous lisez régulièrement ce blog, mais à chaque visite il nous impressionne.
Son gardien à l’air un peu revêche mais il n’est pas mauvais bougre et nous laisse grimper sur le portail en attendant que les autres membres plus âgés et moins alertes de la troupe arrivent. Notre papi qui prend les photos est le seul qui puisse encore – en tirant la langue - nous suivre !
Et nous voilà confortablement installés de part et d’autre du portail avec en arrière plan la serre de More que nous avons maintes fois parcourue.
En face de nous se déploie le sentier que nous allons suivre pour nous rendre à Caissenols et qui serpente au pied d’une succession de pitons recouverts d’une parure automnale.
Le reste de la troupe arrive enfin, poussé par la Tramontane qui est supposée chasser les nuages au cours de la journée et nous gratifier d’un grand ciel bleu !
Nous nous remettons en chemin, heureux de pouvoir de nouveau nous dégourdir les jambes. Comme vous le voyez, moi Romain, je cours sur le chemin, mais comme me l’a fait perfidement remarquer mon papi, c’est plus facile quand on ne porte pas de sac à dos !
Emilie, comme toute ado de seize ans d’aujourd’hui, est dans sa bulle, avec son MP3 sur les oreilles, ce qui est mieux pour l’entourage – et notamment les oreilles des anciens - que les gros lecteurs de CD que les ados trimballaient avec eux dans les années 2000.
Mais d’écouter de la musique n’empêche pas de contempler le somptueux paysage qui se déploie au fil du chemin.
Nous arrivons au pied du cirque rocheux le plus impressionnant de la serre de Majous qui n’a rien à envier à ceux que l’on peut voir dans les Pyrénées ou les Alpes.
Et c’est Emilie qui soudain découvre, perdus au milieu de ce fatras rocheux, une mouflonne et sont petit de l’année. Les voyez vous à environ cinq centimètres en dessous de l’arbuste orange ?
Nous traversons un premier torrent revenu à la vie après un été terriblement sec et qui chante ce bonheur retrouvé dans une fraiche cascade.
Puis le sentier traverse d’antiques châtaigneraies autrefois exploitées par les hommes mais aujourd’hui abandonnées. Les rayons du soleil qui traversent leurs frondaisons clairsemées et jaunissantes créent une ambiance féerique.
Nous arrivons au hameau abandonné de Caissenols le Bas dont les pierres des murs gardent dans leurs atomes l’écho des rires et de pleurs qui y ont résonné.
Le sentier longe le torrent du Casselouvre dont papi avec ses copains un peu foldingues, Jo et Gibus, ont descendu le cours il y a quelques années au cours d’une journée mémorable qu’il a contée sur ce blog.
Nous arrivons enfin à Caissenols le Haut, but de notre randonnée, lieu de souvenirs épiques où nous avons fait les hivers passés de chaleureuses flambées dans la cheminée et fait griller moult saucisses.
Mais la température clémente nous incite à prendre notre pique-nique dehors sur la grande table installée sur la terrasse devant le refuge. Au passage nous remercions l’association de bénévoles qui prennent soin de ce refuge et en permettent un accès libre à tous.
Le retour se fait par le même sentier jusqu’au portail mais le paysage en est différent du fait de changement de perspective. C’est là le charme des randonnées en montagne.
Prenant régulièrement de l’avance, nous nous octroyons des pauses ce qui permet à papi de nous photographier !
Année après année, nous retrouvons l’éléphant qui s’est échappé de la troupe d’Hannibal lors de son périple pour aller envahir Rome, perché sur un promontoire rocheux où, du fait de son grand âge, il fait la sieste.
Nous retrouvons le portail de Roquandouire qui a du voir passer au cours des âges des centaines de milliers d’humains aujourd’hui réduits en poussière et des centaines de milliers le contempleront encore avant que l’érosion n’ait raison de lui.
Ayant franchi le portail, nous poursuivons par un sentier en balcon qui domine le village d’Andabres dans la vallée d’où nous sommes partis. En face, nous apercevons le Marcou, l’un des plus hauts sommets (1081m) du Languedoc, sur lequel notre papi vous a emmenés il y a quelques semaines.
Puis le chemin descend à travers les châtaigneraies et les craintifs farfadets, elfes et trolls qui les habitent se tapissent dans les feuilles à notre approche.
Nous découvrons l’une de leurs habitations dans laquelle ils se sont aussi réfugiés et nous les laissons en paix.
Les petits loups sont un instant impressionnés par un châtaignier cyclope qui les hèle au passage mais les rassure sur ses intentions pacifiques. La compagnie des hommes, qui autrefois s’occupaient de lui, lui manque et il aime bien bavarder avec les randonneurs de passage.
Un autre vénérable châtaignier que le temps a creusé se prête à une amusante pause photographique.
Rendez vous à la prochaine rando !
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Texte & Photos Ulysse