Le retour des loups sur le Caroux…
Certains d’entre vous auront, peut être, été étonnés, ravis ou effrayés, par le titre de mon article croyant que Canis lupus était de retour dans le massif du Caroux. Mais non il s’agit de mes petits loups qui les années passant (trop vite!) sont devenus grands. S’ils ont perdu un peu de leur insouciance et de leur innocence, il y a une chose qu’ils n’ont pas oubliée et qui leur tient à coeur chaque fois qu’ils viennent en vacances dans le sud, c’est de faire un pèlerinage sur le Caroux, la première montagne à avoir fait battre à tout rompre leur coeur !
Le Caroux est surnommé, à juste titre, la montagne de lumière. Plusieurs aspects y contribuent: sa position très méridionale à 50kms à vol d’oiseau de la Méditerranée, sa composition de gneiss et de granit gris clair qui réfléchit la lumière du soleil, son vaste plateau couverts de genêts et de bruyères qui se pare d’or au printemps et de mauve l’été venu.
Sur son vaste plateau sommital, situé à mille mètres d’altitude, la vue, par temps clair, porte à l’infini jusqu’au mont Ventoux vers l’Est, le Canigou vers l’ouest, la Méditerranée vers le sud.
Alors que l’on déplore la sédentarité de la jeunesse d’aujourd’hui rivée à des écrans mortifères, le bonheur de Romain et d’Emilie est de grimper les montagnes et d'y gambader de rocher en rocher.
La vue que l’on a, là haut, magnifie notre planète en gommant les «verrues» que les humains y ont édifiées et les outrages qu’ils lui font subir. Notre planète retrouve son aspect primitif, tel que que les premiers humains l’ont découverte. La voyant ainsi nous rend plus soucieux et désireux de préserver sa beauté.
Etre ainsi immergés dans un océan de nature primitive purifie l’esprit des babillages médiatiques souvent malveillants qui sévissent au coeur de la société humaine et régénère l’âme par la cure de beauté et de pureté que la montagne nous procure.
Tradition oblige, l’ascension du «Caroux», chaos rocheux qui nous fait face et qui donne son nom au massif, est au programme.
Il faut à peine un quart d’heure aux « petits » loups - un peu plus pour votre serviteur - pour atteindre le sommet d’où l’on découvre…..
….sa majesté le Canigou qui domine de ses 2785m les Pyrénées Orientales.
C’est le sommet emblématique des catalans qu’avec l’ami Gibus nous avons gravi en 2008!
Randonnée, oh! combien mémorable, où nous avions vu une harde d’une cinquantaine d’isards.
Mais il n'est pas sûr qu’aujourd’hui mes vieilles articulations pourraient franchir la redoutable cheminée terminale!
L’ivresse que nous procurent les cimes est bénéfique pour le mental. Elle nous apprend à relativiser les aléas et soucis de l’existence. D’avoir vaincu la loi de la gravité, qui nous pousse à reste prostré dans notre canapé à regarder la télé et se gaver de ses futiles babillages, nous rend plus fort !
Pour rejoindre la partie Est du massif nous devons franchir le Rieutort dont le trop maigre débit à cette saison témoigne de la sécheresse qui continue de sévir sur l’Hérault. La météo déglinguée par les humains ne fait pas dans la demi mesure: régime sec ici et déluge ailleurs !
Rien n’effraie Romain pas même King Kong sur la tête duquel il se perche pour admirer le paysage.
Autre rituel que les «petits» loups ne manqueraient pour rien au monde c’est d’enquiquiner votre serviteur pendant sa traditionnelle sieste malgré mes nombreuses menaces dont ils savent bien qu’elle seront sans effet !
Ils me mettent ensuite au défi de les suivre dans leurs acrobaties, pari qu’ils gagnent à coup sûr.
Mais cela me réjouit de voir des jeunes accomplir des choses qui me sont devenues impossibles. La relève est assurée.
Avec ses chaos rocheux et ses sentiers chaotiques, le Caroux est un formidable terrain d’aventures.
En le parcourant on marche sur l’une des montagnes les plus vieilles de la terre et qui, dans sa jeunesse, était aussi haute que l’Himalaya. Mais ici on n’a pas besoin de payer 50.000 dollars et de s’entourer de dix sherpas qui portent vos affaires pour arpenter le sommet.
Les «petits» loups l’ont tellement sillonné qu’ils en connaissent par coeur les chemins.
Habituellement confinés aux rues polluées et sans horizon de Paris, ils s’enivrent ici d’air pur, d’espace et de nature sauvage.
Malheureusement il y manque un élément essentiel qui contribue à la beauté de notre planète. Car les seuls animaux que l’on y voit sont des chevaux dépendants pour leur nourriture des humains. Les animaux sauvages, eux, se terrent dans les zones inaccessibles aux humains, effrayés par les chasseurs ventripotents qui de temps en temps y viennent en 4X4 se livrer à leurs instincts meurtriers sous le fallacieux prétexte de réguler leur population! Laissons ce rôle aux loups et les animaux sauvages auront moins peur des humains.
Je vous invite à écouter ma chanson
"La fille du pasteur"
Sur mon blog Canta-laVida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE ULYSSE PHOTOS SEBASTIEN & ULYSSE
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