Avec les petits loups sur le Caroux
Nous sommes une famille qui respecte les traditions: au moment des vacances de Noël nous faisons un pèlerinage sur le Caroux qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige. Par chance, en ce matin du 20 décembre, il fait grand soleil et le vent s’est mis en congé! Nous voilà donc partis avec les petits loups Romain et Emilie, ados marcheurs, à l’assaut du Caroux pour en faire, comme à l’habitude, le grand tour du plateau sommital.
Mes fidèles lectrices et lecteurs sont en terrain connu et pourraient se lasser de revoir chaque année la même balade. Mais c’est sans compter avec la magie du Caroux dont la beauté est sans cesse renouvelée en fonction des saisons et des heures du jour.
Cette très très vieille montagne - plus de trois cent millions d’années - taraudée, rongée, sculptée par les éléments, nous offre avec le jeu d’ombres et de lumière que crée le soleil flemmard d’automne un spectacle sans cesse renouvelé.
Nous arrivons au sommet, tas de pierres déchiquetées, qui donne son nom au Caroux, sous le regard inquiet d’une tortue d’Herman et d’un antique berger dont nous venons troubler la tranquillité.
Une mer de nuages nous entoure, vaste étendue neigeuse sur laquelle notre âme batifole. Il en nait un sentiment de sérénité et de plénitude que ne connaîtront jamais les « gogos » qui se laisseront séduire par les gourous de la «Silicon Valley» qui rêvent d’équiper l’humanité de casques dits de « réalité augmentée ».
Ce bon vieux Caroux n’a rien à envier aux Alpes et aux Pyrénées en matière d’a-pics et de précipices. D’ailleurs de nombreux alpinistes viennent s’y entraîner du fait des conditions clémentes qui y règnent la majeure partie du temps.
Romain contemple au loin la ligne de crêtes enneigées des Pyrénées Orientales que domine le Canigou.
Cet imposant sommet semble flotter au dessus de la mer de nuages.
Nous redescendons pour aller franchir le Rieutord avant de remonter sur le vaste plateau sommital qui nous fait face.
Des arbustes nous tendent une branche secourable pour nous aider à traverser le torrent.
Romain, le premier arrivé sur le plateau, célèbre en toute modestie sa performance.
Et nous entamons le tour du plateau environnés par un océan de montagnes bleues nimbées d’écume.
Deux arbustes, sensibles à la beauté du panorama, se penchent au dessus du vide pour mieux le contempler.
Un aigle également, insouciant de notre présence, reste figé dans la contemplation du paysage.
Puis vient l’heure du pique-nique et pour votre serviteur de la sieste qui, en présence des petits loups, n’est pas vraiment de tout repos !
Nous étant remis en route, les petits loups me lancent un défi du genre «à ton tour papi». Ayant oublié ma burette pour lubrifier mes ménisques, je décline l’invitation sous des «bouh» réprobateurs. La jeunesse d’aujourd’hui n’a plus de respect !
Cela dit quel bonheur d’avoir à ses cotés des ados qui prennent plaisir à marcher «pour rien» sans écouteur sur les oreilles ni d’ordiphone à la main !
Arpenter pédibus jambis la Terre nous inscrit dans l’innombrable chaine de générations d’humains qui partis de notre berceau africain - n'en déplaisent aux stupides blancs-becs qui se prennent pour une race supérieure - l’ont parcourue et découverte. Nous sommes ainsi secrètement liés à ceux qui ont avant nous ont tracé et cheminé sur ces sentiers.
En ce temps où l’on dénonce enfin la maltraitance imposée par les humains au règne animal, il est réconfortant de voir ces chevaux en semi liberté. Nous les avions découvert en hiver au cours d’une mémorable journée dont vous pouvez lire le récit ICI.
Notre tour du Caroux s’achève après nous être gavé d’horizons bleutés et notre âme s’en trouve agrandie. Marcher ainsi une journée au grand air environné de somptueux paysages est le meilleur antidote aux bateleurs de foire, bonimenteurs patentés et ratiocineurs aigris dont leur propre décrépitude inspire la vision qu’ils ont du monde.
En redescendant vers le hameau de Douch nous avons droit au spectacle magique de bataillons de hêtres irradiés par le soleil couchant.
Je vous souhaite un joyeux Noël
Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson
Les papillons
et aussi sur mon blog Palabres
Pour y découvrir un conte
L'enlèvement des rennes du père Noël
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Texte Ulysse, Photos Sébastien & Ulysse
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