Eldorad-Oc

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En ce beau matin hivernal où un grand ciel bleu se conjugue avec un froid vif, temps idéal pour stimuler nos vieux abattis, nous partons à l’assaut du Rocher des Vierges en partant du joli village de Saint Jean de la Blaquière réputé pour ses vins et ses olives.

Nous empruntons le GR653 qui suit une antique draille qui permettait d’accéder aux cultures et d’emmener les troupeaux sur les prairies environnantes. 

Elle est bordée de murets de pierres dressées verticalement ce qui empêchait les animaux, notamment les chèvres plutôt espiègles, de s’écarter du sentier. 

Ayant quitté le GR pour grimper le Puech Moula, nous retrouvons le sentier d’accès au rocher des Vierges dont les flancs sont recouverts d’une épaisse toison de chênes verts qui se rient de l’hiver qui rend chauves leurs congénères.

Le dénivelé de 300 mètres a réchauffé nos organismes et c’est en bras de chemise que nous arrivons au sommet. Avec 600 mètres de dénivelé, nous serions arrivés en caleçon….bon je plaisante, encore que! 

Nous arrivons au pied du rocher des Vierges ainsi nommé en raison d’une légende qui raconte que les deux sœurs de Saint-Fulcran, archidiacre de Maguelonne au 9ème siècle, puis évêque de Lodève, ont élu domicile sur ce sommet.

D’aucuns disent qu’elles on pris la forme des rochers qui donnent effectivement l’illusion, si l’on est atteint de paréidolie, que deux personnes sont en train de converser. 

Du sommet, on découvre vers le sud les monts de St Guilhem et au loin la «dent» du Pic Saint Loup, sommet emblématique du Montpelliérain.

Vers le Nord, la vue s’étend jusqu’aux falaises qui bordent le plateau du Larzac.

Une chapelle y a été érigée au XIIème siècle, dédiée à Marie.

L’autel est recouvert de lettres «votives» laissées par les pèlerins et randonneurs.

L’une est une ode à la vie et une autre, manifestement écrite par un enfant, fait sourire avec ce propos: « Je voudrais qu’on est peu de problème et qu’on rate pas une ocasion de faire la fête et des journées plus longues» (avec les fautes!). C’est un souhait que je partage pleinement!

Mais l’heure tourne et les journées n’ayant pas été rallongées malgré le souhait enfantin, nous entamons la descente.

Nous passons devant une falaise ornée d’un hommage aux «félibres» morts pour la patrie pendant la guerre de 14-18. Il est dû à l’initiative de la société clermontaise* de Félibres, dénommée «escola Peyrotta» qui l’a posé en 1935. C’est Frédéric Mistral qui, en 1854, a emprunté ce mot «félibre» à un vieux cantique populaire pour désigner un poète ou écrivain en langue d’Oc lors de la création du Félibrige. Ce mouvement avait pour objectif de raviver l’usage de la langue d'Oc. Le Félibrige s’est répandu rapidement dans toute la moitié sud de la France, autour des sept régions qui partagent les valeurs de la culture occitane.

* établie à Clermont l’Hérault ville proche

Cette carte montre l’extension importante de l’Occitan qui, soulignons le, n’inclut pas le Catalan qui est une langue romane à part ni le Basque qui est l’une des plus vieilles langues du monde et est considérée comme un isolat linguistique. Ses origines sont si lointaines, qu'elles demeurent un casse-tête insoluble même pour les spécialistes de ce domaine. Pour ma part je ne suis pas un locuteur occitan, mais j’ai de l’estime pour ces dialectes qui apportent une autre vision du monde, pour autant qu'ils s'ouvrent aux autres. Ainsi le breton possède une cinquantaine de mots pour décrire l’état de la mer. Il en est de même chez les Inuits pour décrire l’état de la glace ou de la neige. Par contre, je suis opposé à la position adoptée par les catalans espagnols qui font de leur langue une forteresse et considèrent les locuteurs castillans comme des «ennemis». Une langue doit s’ouvrir aux autres et non pas enfermer! 

Remontant vers le nord en contrebas du Puech Bouissou, nous longeons le Pic Baudille joli téton de Gaia sur lequel les humains peu respectueux ont planté une antenne pour colporter leurs babillages sur leurs réseaux de plus en plus associaux. Bon je sais c’est grâce à ces antennes que vous pouvez lire mon blog mais, dans ce mode complexe, nous sommes à peu près tous pétris de contradictions. Pour ma part, j’évite toutefois de balancer des choses débiles sur mon nombril ou celui des autres, notamment, comme Elon et Donald !

La confortable piste que nous suivons est bordée de chênes blancs que l’hiver a dépouillé de leur frondaison.

Ce qui nous permet d’admirer leur ramure dont la forme dépend de facteurs génétiques, environnementaux et mécaniques qui font que chaque arbre est unique! 

Au Pas de Coulet, nous basculons vers le sud et traversons une zone de vignes dont les vins, classés en terrasses du Larzac, sont réputés. On nous met en garde contre les dangers de ce divin breuvage, mais on apprend par ailleurs que Nestlé a utilisé des filtres interdits pour «purifier» ses eaux minérales et que le coca-cola contient des particules de plastique ! No comment ! De même on dénonce - à juste titre - les méfaits du tabac mais il n’y a pas un film où on ne fume pas, ce qui contribue au tabagisme comme le montre cette étude.

Notre sentier longe un contrefort rocheux qui me laisse admiratif de la capacité des arbres à se développer dans un sol aussi ingrat. Quand notre espèce se sera «suicidée» par son comportement délétère la nature que l’on malmène reprendra vite ses droits.

De retour près du village, nous longeons une oliveraie pluri-séculaire dont le nectar qu’elle produit est excellent pour mes vieilles artères. Ce serait encore mieux s’il pouvait lubrifier mes articulations mais, hélas, ce n’est pas le cas. Tant que ça grince mais ne coince pas, ça va, je pourrai poursuivre mes escapades hebdomadaires….sinon avec le réchauffement climatique en cours j’irai en dromadaire ! 😝

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 Texte & Photos* Ulysse

* sauf dromadaire avec l'assistance de Chat GPT