Les petits loups entre périls et merveilles dans la grotte de Labeil
Réédition d'un ancien article
Il y a dans l’arrière pays Lodévois, au cœur du splendide cirque de Labeil une grotte étonnante connue des hommes depuis le néolithique et qui réserve à ses visiteurs mille merveilles.
Pour partir à sa découverte, je vous mets entre les mains d’Emilie, Carla, Tom et Romain qui vont vous emmener, parfois en rampant, au plus profond de ses galeries où de nombreuses surprises vous attendent.
Il est trop tard pour reculer, vous entrez dans la grotte à vos risques et périls car nombreux sont ceux qui s'y perdent, comme vous allez le constater! Vous avez tout juste quelques secondes pour envoyer par SMS votre testament à votre notaire, après vous serez coupés du monde, peut être pour l’éternité !
A peine avons nous fait quelques mètres que nos yeux sont éblouis, le ruissellement de l'eau ayant orné le plafond de la galerie de magnifiques draperies de pierre.
Non moins féerique est la rivière qui a creusé la galerie dans laquelle nous progressons. « So far, so good « comme disent nos amis britanniques. Je vous vois déjà hausser les épaules en marmonnant «Mais où sont donc les périls annoncés?». Ne faites pas les fiérots, vous allez y être bientôt confrontés.
En voilà un petit avant-goût avec cette belle grappe de méduses prêtes à vous tomber sur le cou ! Je n’ai qu’un conseil à vous donner c’est de presser le pas !
Les choses sérieuses commencent, nous pénétrons dans une galerie où la fée électricité n’a plus droit de cité. Notre sort va désormais dépendre de notre seule lampe frontale et si elle tombe en panne nous serons condamnés à errer dans l’obscurité la plus totale. C’est une situation à laquelle nous ne sommes plus guère habitués dans nos villes et villages d’où la nuit est bannie.
La situation se corse : non seulement il fait noir comme dans un four (sans feu, ça va de soi) mais le plafond de la galerie s’abaisse nous obligeant à nous mettre à quatre pattes sur le sol jonché de des flaques d’eau .
Et oui, c’est bien par là qu’il faut passer ! Dans ce genre de circonstance la jeunesse présente un avantage certain. Car avec l’âge on devient aussi souple qu’une enclume.
Au bout du tunnel une surprise désagréable nous attend : quelques crânes juchés sur une pierre semblent indiquer que d’autres visiteurs sont passés par ici avant nous, sans pouvoir manifestement trouver la sortie! Une poussée d’adrénaline nous traverse et la panique commence à nous pétrifier! Respirons profondément et gardons notre sang-froid !
Nous étudions le plan que l’on nous a fourni à l’entrée pour trouver une issue. Pendant ce temps Romain pense avec nostalgie au pot de Nutella qu’il n’a pas fini et qui risque de moisir au fond du placard de sa mamy si jamais nous ne revenons pas de cette escapade !
Heureusement Tom et Carla finissent par trouver une échelle qui permet d’accéder à un couloir supérieur, ce qui nous redonne espoir.
Carla la plus aventureuse se lance la première…..
Suivie du reste de la troupe.
Le tunnel débouche effectivement sur une autre galerie. Carla et Emilie l’annoncent à ceux qui suivent, provoquant un ouf de soulagement dans le groupe.
Même quand on a un petit gabarit il n’est pas facile de s’extraire du boyau pour accéder à la galerie. Vous imaginez l’épreuve que ça a été pour ceux qui ont non seulement une grande taille mais aussi un petit faible pour le rosé et les gâteaux au chocolat !
Nous suivons cette nouvelle galerie munie opportunément d’une corde qui nous évite un bain de pieds dans l’eau qui ruisselle dans la rigole centrale.
Mais soudain Romain qui a pris la tête de la colonne (stimulé sans doute par l’envie de retrouver son pot de Nutella) s’arrête et exhibe une moue dubitative manifestant ainsi que nous sommes face à un gros problème !
L’issue de la galerie est gardée par un vieux roi wisigoth muni d’une redoutable épée . Certes celui ci semble dormir d’un profond sommeil, mais si jamais il se réveille personne n’a vraiment envie de l’affronter. Nous ne sommes armés que de couteaux suisses, de Laguiole et d’Opinel et le combat serait inégal.
Après s'être concertés, on décide d’emprunter un boyau qui contourne l’issue de la galerie et que Tom a repéré au passage.
Le problème est que l’on ne sait pas trop où le boyau mène et de plus il est en forte pente nous obligeant à nous laisser glisser dans le noir sans savoir où l’on va atterrir. Fermons les yeux et advienne que pourra !
La réception se fait heureusement sans casse mais Tom en profite malgré tout pour se faire materner par les filles. Qui n’en n'aurait pas fait de même à sa place !
Ainsi réconfortés Tom et Romain reprennent le « leadership » (les filles pas folles les laissent essuyer les plâtres). De fait c'est un vrai plaisir que de retrouver la marche à quatre pattes sans avoir sur le dos des parents qui vous houspillent parce que l'on va faire des trous à son pantalon !
Ouf ! ils aperçoivent soudain une salle éclairée, signe que nous avons retrouvé le chemin de la sortie .
Et pour ajouter à notre bonheur, nous tombons sur la cave du roi wisigoth qui se révèle avoir fort bon goût en la matière vu que ses flacons viennent du Domaine du Pas de l’Escalette. Nous en ouvrons un pour célébrer entre adultes l’issue heureuse de notre escapade, sans faire trop de bruit afin d’éviter de réveiller ce redoutable guerrier.
PS : La visite de la grotte de Labeil comporte deux options d'environ 1 heure chacune : une visite guidée classique et une visite libre pour laquelle on vous remet casques, lampes et un plan. Prévoir des habits qui ne risquent rien pour cette dernière option sans réel danger mais qui implique que les enfants soient accompagnés par des adultes.
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Texte Ulysse/Photos Ulysse et Gibus
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