Objectif Mars et retour par le mont Liausson et le cirque de Mourèze
Notre objectif du jour n’est pas de nous rendre sur la planète rouge, comme ce zinzin déjanté d' Etron Musk le prévoit, mais d’ascender le mont Mars, modeste sommet (505m) qui domine la vallée du Salagou. Nous voilà donc partis, moi, Romain, l’un de mes petits fils et ses géniteurs, de bon matin, par un sentier qui longe le cirque dolomitique de Mourèze.
Une végétation méditerranéenne constituée de pins, de chênes verts d’arbousiers et de pistachiers lentisques prospère sur ce sol ingrat, constitué de sédiments laissés par une ancienne mer qui recouvrait la région il y a cent millions d’années. Notons que les pistachiers lentisques produisent un mastic aux nombreuses vertus médicinales et gastronomiques.
Il n’est pas dans l’ordre des choses que je sois en tête et cela ne va pas durer !
Parvenus au col des Portes, nous bifurquons vers l’Ouest pour rejoindre sur un sentier faiblement pentu et ombragé le sommet des Lousses d’où l’on découvre la vallée du Salagou, modeste cours d’eau qui alimente le lac auquel il a donné son nom. On aperçoit au loin, vers l’Ouest, sous les nuages, le massif de l’Espinousse et son avant poste le Caroux où j’ai usé mes genoux.
Vers l’Est, se profilent le Pic st Loup, sommet emblématique montpelliérain et l’Hortus qui lui fait face, tous deux lieux de superbes randonnées.
Romain, qui a pris la tête du groupe et trouve le parcours trop tranquille, piaffe d’impatience de grimper l’imposante pyramide du Mont Mars.
Le mont avalé vite fait (un peu moins vite pour votre serviteur) nous découvrons un petit bout du lac du Salagou caché derrière le mont des Lousses sur lequel nous étions auparavant perchés.
Le sommet du mont Mars est occupé par la chapelle wisigothique de Ste Scholastique construite sur un ancien temple romain dédié au dieu Mars, d’où le nom du sommet. Ste Scholastique était la soeur jumelle de St Benoît fondateur de l’ordre des Bénédictins. Son invocation était réputée apporter la pluie et un pèlerinage y était effectué jusqu’au XIXème siècle en cas de sécheresse. Pas sûr que les ouailles d’aujourd’hui se donnent cette peine !
Notre collation prise, nous dévalons le mont Mars en nous dirigeant vers le cirque de Mourèze. Romain frustré du parcours du jour, pas assez sportif à son goût, décide avec son géniteur de grimper le Mont Liausson.
Ce sommet est un magnifique belvédère sur le lac du Salagou, l’un des grands sites touristiques de l’Hérault.
Pendant ce temps, avec ma fille nous partons faire le tour du cirque de Mourèze que nous avons maintes fois parcouru mais qui nous étonne et nous enchante à chaque visite.
La végétation exubérante qui l’envahit et part à l’assaut des rochers ruiniformes nous donne le sentiment d’explorer des citées perdues.
Le monde végétal a une vitalité extraordinaire qui lui permet de coloniser la moindre anfractuosité des rochers et de pousser dans des endroits improbables.
Ce lieu est un royaume enchanté pour ceux qui, comme moi, sont atteints de paréidolie. Par exemple, ici j’aperçois un roi avec une barbichette perché sur son trône.
Et là, un gnome hilare juché sur un promontoire.
Nous nous faisons discrets en passant au pied de cette aigle qui protège sa couvée.
Bienvenu au club à celles et ceux qui percevront ce faune dissimulé sur la paroi en face avec un rictus à la bouche et qui nous regarde d’un oeil torve. (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Nous nous rapprochons du pittoresque village de Mourèze que domine sa belle église.
Romain qui est redescendu du mont Liausson et traverse aussi le cirque essaie une nouvelle fois, vainement, de basculer ce rocher en équilibre instable qui le nargue depuis sa plus tendre enfance !
Pour notre part, nous poursuivons notre cheminement entre les tours de pierre qui dans un futur lointain ne seront plus que sable dans la mer.
Nous parcourons ainsi dans l’échelle des temps géologiques où notre propre existence dure moins qu’un soupir.
Et si nous voulons que ce soupir ne soit pas écourté mieux vaut ne pas stationner au pied de certains rochers….
Nous avons une pensée affectueuse pour ce pauvre chêne vert qui a eu la malchance de naître au pied d’un rocher qui l’oblige à quelques contorsions. Merveilleuse et étonnante est la nature qui nous survivra malgré les sévices que nous lui infligeons.
Je vous invite à écouter ma chanson
"Café câlin "
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE ULYSSE, PHOTOS ULYSSE & SEBASTIEN
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