Par dessous et par dessus....pour grimper au Montahut !
Chaque matin à mon réveil, jusqu’au moment où je pose le pied par terre, je pense avoir encore vingt ans, ayant dormi comme un bébé! Mais dès que je reprends la position verticale, je ressens soudainement sur mes genoux le poids de mes 77années. Je me console en me disant que j’ai encore le droit pour quelques mois de lire Tintin. A cet égard plutôt que d’adopter des lois qui ne seront jamais appliquées le gouvernement ferait mieux d’adopter une mesure prorogeant la lecture de Tintin jusqu’à 120 ans, qui est l’espérance de vie maximale humaine. Bon, mes genoux me portant encore malgré tout, j’en profite un max et dès que le temps le permet je vais courir les montagnes. En ce matin ensoleillé de fin décembre, je propose donc à mon gendre et ma fille, descendus du Nord pour les vacances, de découvrir le magnifique sentier du Cros qui permet d’accéder au Montahut.
Le sol étant recouvert d’un épais tapis de feuilles, nous avons quelques difficultés à trouver le départ du sentier à partir de la belle piste forestière qui part d’Auziale.
Mon gendre ayant aussi la passion de la photographie, c’est l’un des rares articles où vous pourrez me voir - je n’ose dire m’admirer - dans mes exploits d’arpenteur de sentier et j’espère que vous apprécierez les efforts que je fais pour vous offrir chaque semaine un grand bol d’air pur sur les sentiers du Haut Languedoc.
A ce stade le sentier est confortable, n’étant pas trop encombré par les feuilles. Il zigzague de façon pittoresque entre les chaos rocheux et nous rend admiratif des travaux de terrassement accomplis par les anciens pour pouvoir mener leurs bêtes paître sur les prairies d’altitude. C’étaient de rudes gaillards et gaillardes qui ne ménageaient pas leur peine et se contentaient de peu pour vivre et je les remercie en pensée de nous permettre ainsi d’arpenter les montagnes pour notre loisir !
Ce sentier n’étant pas balisé ni entretenu - ce qui lui permet de garder tout son charme - de nombreux arbres morts l’encombrent qui nécessitent un peu de gymnastique que mon gendre accomplit sans difficulté.
On devine que l’effort est un peu plus soutenu pour votre humble serviteur.
Dans ce genre de passage si vous aviez le son, vous entendriez le grincement de mes genoux …
Je varie aussi les techniques, là j’utilise la technique dite «Fosbury Flop» du nom de l’athlète américain qui révolutionna le saut en hauteur aux JO de Mexico. Bon n’imaginez pas pour autant que vous me verrez aux JO de Paris !
Là, ça se complique un peu car il faut d’abord passer au dessus puis au dessous. Les randonnées chez nous se doublent d’une séance de gymnastique !
Et voilà le dernier obstacle où ma mine réjouie témoigne du plaisir quasi enfantin que je prends à les franchir. Bon cela dit il était temps que cela s’arrête sinon j'aurais fini la rando à quatre pattes !
Au sortir de la forêt un spectacle grandiose nous attend car cette « petite » montagne a tout d’une grande et, en outre, elle est souvent baignée de soleil !
Du haut du sommet du Roc d’Ourliades, six cent millions d’années nous contemplent et ces roches rongées par le temps ont été dans le passé recouvertes de neiges éternelles.
Parvenus au col d’Ourliades, nous grimpons sur le sommet du Montahut. Quand on songe que notre belle planète est issue de l’agrégation de poussières célestes incandescentes et que la vie en a émergée de façon encore inexpliquée pour aboutir à nos coeurs qui battent la chamade sur la pente de ces montagnes, on reste coi et éberlué devant ce mystère. A vrai dire, je suis un brin étonné de penser que d'aucuns y voient la création d’un vieillard barbu qui compte, entre autres, nos péchés de gourmandise ou bannit de son régime le vin et le saucisson!
Le Montahut, complètement érodé, n’est pas un beau sommet mais la vue y est somptueuse sur les Pyrénées dominées par le Canigou (2787m).
Après un déjeuner au refuge des Bourdils le retour se fait par de confortables pistes qui ménagent mes articulations.
Nous découvrons vers l’Est le massif du Caroux où nous avons «gambadé» avec les «petits»loups la semaine passée. Ayant des examens à préparer ils sont restés sagement à la maison. Bon, vous avez compris que le verbe «gambader» ne s’applique plus vraiment à votre serviteur; mais on a le droit de rêver !
Vers le sud-est, se déroule la mer bleutée des monts d’Orb qui montre que mon département est un magnifique terrain d’aventures pour ceux qui aiment se servir de leurs pieds.
Le retour vers Auziale se fait en roue libre et sans trop de bruits de grincement de mes articulations !
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Je vous invite à écouter ma chanson
MIRAGES
Sur mon blog Canta-laVida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE ULYSSE PHOTOS SEBASTIEN & ULYSSE
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