Périple au Portugal - 1 - Evora
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Le Portugal m’a toujours fasciné! Voilà un pays de 92.000 km2 qui, conjointement avec l’Espagne, alors qu’il n’était peuplé que de deux millions d’habitants, a au cours des XVème et et XVIème siècles conquis et dominé une grande partie du monde! Il subsiste de cette époque un magnifique héritage monumental et culturel dont nous allons découvrir une infime partie ensemble. Mais franchissons tout d’abord, par la voie des airs, les Pyrénées dont la parure de neige n’a pas survécu à l’été caniculaire.
De même le nord de l’Espagne que nous survolons expose un tapis de champs brûlés par le soleil.
En arrivant au dessus de Lisbonne, où nous allons atterrir, nous découvrons le pont Vasco de Gama de 12,3kms de long - le deuxième plus grand pont d’Europe - qui enjambe l’estuaire du Tage. Nous réservons la visite de Lisbonne à la fin de notre séjour, notre première étape nous menant à la cité d’Evora située à 130kms à l’Ouest de Lisbonne, au coeur de l’Alentejo - qui veut dire au delà du Tage - région paisible et rurale devenue la Californie viticole du Portugal.
Derrière des remparts érigés par les maures qui l’occupèrent du VIIème au début du XIIIème siècle, s’étend Evora, l’une des plus belles cités du Portugal inscrite au patrimoine de l’Unesco.
Dès nos premiers pas dans la ville on est frappé par l’élégance des immeubles que rehausse la blancheur des murs. L’autre constat que nous faisons est l’omniprésence des pavés dont sont revêtus routes et trottoirs, caractéristique commune à toutes les villes du Portugal! Ici l’expression « battre le pavé » prend tout son sens!
L’entourage en couleur des portes et fenêtres qui renforce l’ambiance joyeuse des ruelles est un autre trait caractéristique de l’architecture portugaise.
Le Portugal est à l’avant garde de l’Europe en matière d’énergies renouvelables qui assure près de 55% de son électricité et leurs sèches linges témoignent de cette évolution.
Ici et là l’architecture s’inspire de l’héritage mauresque, le Portugal ayant été occupé, comme l’Espagne, par les musulmans du VIIIème au XIIème siècle.
Quelques colonnes romaines subsistent aussi, vestige d’un temple consacré à Diane, témoignage de la grandeur de cet empire qui comme tant d’autres a été balayé par le vent de l’histoire, comme le sera probablement la nôtre vu la façon dont se conduisent certains homo sapiens devenus homo «démens».
Nous sommes au pied d’un autre héritage, celui qui témoigne de la puissance passée de l’église catholique, cette cathédrale du XIIème siècle ayant tout d’une forteresse !
Plus élégante est l’église de Nossa Senhora da Graça du XVIème siècle de style renaissance italienne avec ses colonnades et son clocher peigne. Par contre, on n’ira pas chatouiller les pieds des hercules patibulaires qui semblent veiller sur elle.
Elle a aussi belle allure l’église de Sao Francisco également du XIIème siècle dont le portail est surmonté d’un pélican ressemblant à un aigle, symbole du roi Jean II qui présida à de nombreuses explorations. Certains experts pensent d’ailleurs que sous son règne (1445 - 1495) des navigateurs portugais ont débarqué en Amérique avant Christophe Colomb. A l’appui de cette hypothèse, ils citent les calculs précis du diamètre de la terre faits à cette époque par les Portugais. De fait, il y avait, au Portugal, à la fin du XVème siècle une école de navigation, de cartographie et de mathématiques où travaillaient les hommes de science les plus habiles de l’époque (Source Wikipedia).
Dans les bâtiments conventuels qui jouxtent l’église se trouve un remarquable musée où sont exposées des dizaines de crèches, souvent étonnante voir iconoclastes, réalisées par des artistes de tous les pays. Je vous les montrerai dans un article que je posterai à Noël.
Mais un site plus étonnant encore est à découvrir en ces lieux : la Capela dos Ossos (la chapelle des os) construite au XVIème siècle par un frère franciscain pour inciter ses confrères à la méditation sur le caractère fragile et éphémère de la vie humaine.
Les ossements et les crânes de 5000personnes tapissent les murs et les piliers et une inscription accueille à l’entrée les visiteurs : Nous, os qui sommes ici, attendons les vôtres !
On y lit aussi un poème sans douté écrit par le moine qui dit ceci :
Les crânes sans chair
Sont mes compagnons,
Je les ai en mémoire jour et nuit.
Certains furent respectés
Dans le monde pour leurs talents.
D’autres gaspillèrent leur existence
Au service de la vanité,
Ce qui sera sans doute pour l’éternité
La cause de leurs tourments.
On accède à une terrasse qui offre une jolie vue sur la ville qui irradie sous le soleil
Ces visites sous ce soleil radieux nous ayant assoiffés, nous retournons au coeur de la ville pour s’y régaler d’un frais vinho verde….que produisent les vaches portugaises ! En cet heureux pays il n’y a pas besoin de faire de fatigantes vendanges !
Et puis nous retournons flâner sur la grand place qui commence à s’animer, les portugais étant comme leurs voisins ibériques un peuple du soir !
Nous nous régalons à écouter une chorale de bergers, les moutons étant omniprésents dans la campagne portugaise où ils servent souvent de tondeuse à gazon. Encore un bel exemple de conversion aux énergies renouvelables.
Et puis vient l’heure du dîner, moment festif au Portugal dont la délicieuse cuisine fait une large utilisation de poissons et crustacés: cabillaud, morue (version salée du cabillaud) daurade, sardines, gambas…
….qui font l’objet de délicieuses recettes dont les ingrédients exotiques nous rappellent que le Portugal a possédé un immense empire. On accompagne ces mets de délicieux vins blancs de non moins délicieux vins rouges à des prix défiant toutes concurrence. Ne cherchez plus le paradis: il est au Portugal!
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Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma chanson Ainsi va le monde !
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TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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