Virée en Aveyron - 2 - Le long du Lot, d'Estaing à l'église de Perse.....

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Virée en Aveyron - 2 - Le long du Lot, d'Estaing à l'église de Perse.....

Après avoir quitté Entraygues (voir la note précédente) et suivi la rive gauche du Lot nous arrivons à Estaing que domine le château (11ème -19ème siècle) propriété de la famille de Valéry Giscard d’Estaing.

Ses formes inhabituelles sont dues à l’adjonction de nombreuses parties au cours des siècles, dont le donjon flanqué de tourelles édifié au XVIème siècle. Espérons que la note de la femme de ménage n'est pas payée par notre république "monarchique" !

La longueur du pont gothique qui enjambe le Lot témoigne de l’importance des crues que peut connaître cette rivière. Il est orné en son milieu d’une statue de François d’Estaing (1460-1529), évêque et comte de Rodez.

Estaing ne possède qu’une modeste église également plusieurs fois remaniée et qui s’intègre aux maisons du voisinage ce qui lui confère un aspect plutôt tarabiscoté. Au moins les voisins sont placés sous la protection du « Grand Manitou » !

Sur le parvis se dresse une belle croix gothique du XVème siècle aux sculptures naïves.`

Le seul attrait de l’intérieur de l’église sont ses vitraux de facture moderne qui semblent étrangement évoquer les flammes de l’enfer !

J’aime particulièrement les vieilles portes dont le seuil a été franchi par de très nombreuses générations. Où sont celles et ceux qui ont tiré cet huis ?

Nous faisons une halte gastronomique «Chez Mon Père» délicieux et pittoresque restaurant qui sert une cuisine traditionnelle aveyronnaise.

Nous quittons Estaing pour aller visiter l’Eglise romane St Pierre à Bessuéjouls par laquelle passe le chemin de Compostelle et croisons un jacquet qui vient d’y passer. Manifestement le pèlerinage qu’il accomplit lui a donné une santé de fer.

Cet édifice semble avoir connu bien des avatars à voir les nombreuses «cicatrices» qui ornent ses murs. Il faut dire que cette région a connu des temps troublés lors des guerres de religion. Il est décourageant de noter que les religions qui invoquent toutes un dieu miséricordieux aient conduit à tant de massacres! Les hommes sont une espèce curieuse qui s’entretuent pour des «idées » n’est ce pas Georges !

Sa nef est ornée de magnifiques chapiteaux dont l’un représente deux centaures enserrant une sirène à double queue, scène plutôt troublante pour un lieu religieux !

Nous rejoignons Espalion situé en aval sur le cours du Lot où de riches maisons bourgeoises et d’anciennes tanneries à balcon de bois dominent la rivière.

Un élégant pont en grès rose du XIème siècle la traverse.

Le vieux Palais construit au XVIème siècle, ancienne demeure des gouverneurs de la ville, se mire dans les eaux calmes et sombres du Lot.

Espalion est la capitale mondiale du jeu de Quilles de Huit inscrit au patrimoine immatériel de la France et qui est le deuxième sport le plus pratiqué en Aveyron. Le premier est le fouettage d'aligot !

Nous clôturons notre journée par une visite à l’église de Perse qui se dresse non loin d’Espalion, chef d’oeuvre roman (11ème siècle) en grès rose qui évoque l’abbatiale de Conques dont elle dépendait. Elle est dédiée à St Hilarian le confesseur de Charlemagne qui aurait été décapité par les sarrasins.

NB : Perse est le nom du lieu dit où se trouve l'église, curieux nom pour lequel je n'ai trouvé aucune explication

C’est un édifice d’une grande harmonie dont l’isolement l’a sans doute protégé du vandalisme au cours des siècles.

Il est orné d’un portail d’une grande beauté représentant dans sa partie basse l’apocalypse et le jugement dernier.

Cette scène de l’apocalypse avait effectivement de quoi effrayer les croyants qui entraient dans l’église. C'était un peu Halloween tous les dimanches !