Périple en Aveyron - Fin - Vieux villages & Monuments

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Périple en Aveyron - Fin - Vieux villages & Monuments

Nous achevons notre périple printanier en Aveyron par un superbe bouquet final de vieux villages et monuments qui devrait vous convaincre, si vous ne l’avez déjà fait, d’entreprendre un voyage dans ce département. Voici tout d’abord l’un des plus beaux villages de France: Belcastel qui étire ses antiques bâtisses, que domine un imposant château, sur les rives verdoyantes de l’Aveyron.

Les calades de ses ruelles médiévales ont été polies par les passants au cours des siècles. Des milliers de destinées ici se sont croisées dont il ne reste que cette lumière réfléchie par les galets.

Les constructeurs du pont qui enjambe l’Aveyron ont tenu compte des crues qu’il connait lors des orages automnaux. Les hommes d’aujourd’hui, présomptueux et sans mémoire, construisent là où les anciens savaient qu’il ne fallait pas !

En franchissant le pont, on jouit d’une vue panoramique sur les habitations de la rive droite dont on constate avec bonheur l’harmonie des styles et des matériaux de construction ! On sait que l’on n’est pas dans l’Hérault !

Le pont mène vers l’église du village ornée d’un joli clocher hexagonal.

Vous ayant saturés d’églises lors des épisodes précédents, je vous en épargnerai la visite, mais je ne peux m’empêcher de vous montrer l’un des magnifiques tableaux accrochés sur ses parois illustrant le chemin de croix, peints par le talentueux peintre Tarnais Casimir Ferrer.

Nous nous dirigeons vers Montrozier au travers d’une campagne encore verdoyante et resplendissante. Le vert a un effet tonique sur le moral comme les verres…. de bon vin !

Vous connaissez ma passion pour la montagne, mais je suis sensible aussi au charme bucolique de ces paysages champêtres dont l’Aveyron est riche. Nous sommes au pays de la douceur de vivre où la ruralité qui imprègne nos racines gauloises perdure face au délétère monde virtuel que veulent nous imposer les geeks californiens.

Nous passons au pied du château de Montrozier construit au XVIème siècle et qui fut la première résidence des comtes de Rodez en dehors de la ville. Le clergé et la noblesse ont pendant des siècles saigné à blanc le peuple mais nous ont laissé de beaux vestiges. Faut-il avoir honte de les admirer ? Je ne le pense pas car ils sont le témoignage du génie de leurs concepteurs et ceux qui ont participé à leur édification méritent notre respect. Bon, cela dit, je sais que là où ils sont ils s'en moquent un peu de mon respect !

Nous arrivons à l’un des sites les plus surprenants de notre périple : le château des Bourines perdu dans la campagne. Au bout d’une petite route de campagne qui semble mener nulle part on découvre un mini Carcassonne !

Ce fut au départ une simple grange monastique édifiée au XIIème siècle et qui fut agrandie au XIIIème siècle pour devenir un lieu important d’élevage et de stockage.

Au XIVème siècle, en raison des troubles causés par la guerre de cent ans, la grange est fortifiée et gagne ainsi l’appellation de château.

Dans les siècles qui suivront les bâtiments agricoles seront considérablement reconstruits et agrandis.

Propriété privée, ce site ne peut être visité que les mardi après midi en août et on peut le regretter, mais l’avantage de ces visites quasi confidentielles est que les lieux sont le reste du temps déserts et que l’on peut ainsi mieux en apprécier la beauté dans le calme.

On peut ainsi tranquillement faire le tour de ce joyau de pierres dans son magnifique écrin de nature d’où émanent d’intenses odeurs herbacées alors que les oiseaux nous gratifient de leur pépiante symphonie.

Il est aussi bien que ce lieu enchanteur garde un peu de ses mystères.

Nous traversons ensuite Cruéjouls dont l’église est doté d’un pittoresque clocher-peigne appelé en d’autres régions clocher-mur ou clocher à arcades. Bien que chauve j’avoue que j’ai un faible pour ces clochers !

Puis nous nous rendons à Coussergues dont le joli pont franchit le ruisseau souvent asséché de Serre ! Quelle tristesse pour un pont de ne point voir couler l’eau !

On peut y admirer également un clocher-peigne, seul élément qui subsiste d’une église fortifiée.

Nous voici au pied du château de Gallinières, autre ancienne grange monastique édifiée au XIIème siècle par l’abbaye cistercienne de Bonneval. Elle est moins harmonieuse que celle des Bourines et son environnement est plus urbanisé mais elle est toutefois impressionnante et mérite une visite.

C’était la pièce maîtresse d’un réseau de quinze granges de l’abbaye. Ce domaine était doté de moulins à vent et hydrauliques, d’un vivier, d’une forêt et de vignobles. Elle avait vocation à offrir l’aumône aux indigents, comme quoi l’église se souciait parfois des pauvres. Elle fut fortifiée pendant la guerre de cent ans.

L’heure tournant, il faut penser à nous restaurer et pour cela nous nous arrêtons dans le pittoresque - nous évitons ceux qui ne le sont pas - village de Vimenet !

Après un excellent repas du terroir chez Josy Marcillac Magne nous faisons une promenade digestive dans le village.

Ce visage serein témoigne du bonheur qu’il y a à vivre dans cette région bénie des dieux, précisons : des dieux qui ripaillent et ne jouent pas les père la vertu, ne sont pas misogynes et ne vous imposent pas de les adorer à genoux!

Notre dernière étape nous mène au village de St Grégoire perché sur le flanc du plateau de Courry.

On y jouit d’une vue rassérénante sur le vallon de l’Olip modeste ruisseau. Ici l’on perçoit l’intelligence des aveyronnais qui, au contraire de leurs compatriotes agriculteurs du nord de la France, ont su conserver des haies entre leurs champs qui préservent les sols de l’érosion et maintiennent la biodiversité propice à leurs cultures.

Ce hameau est doté d’une belle église dédiée à Saint Grégoire, l’un des cinq pères de l’église d’occident qui fut pape au VIème siècle. Pour ma part avant de m’informer sur Internet, je ne connaissais que les biscottes Grégoire que je consommais lors des petits déjeuners de mon enfance !

Il est toujours étonnant de découvrir dans ces modestes villages des églises aussi imposantes qui témoignent, comme je l’ai dit ci-avant, de l’emprise de l’église catholique sur les hommes des siècles passés qu’elle a ainsi soumis et exploités à son profit. On se dit qu’effectivement la foi soulève des montagnes et si l’on n'oublie pas la peine de ceux qui les ont édifiés, on est heureux aujourd’hui de pouvoir les admirer. Ils sont un lien avec les siècles passés.

Vive l’Aveyron !

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