Périple en Espagne du Nord-Est : 4 - Le parc naturel des Bardenas Reales
Au programme du jour : balade dans les Bardenas Reales, vaste territoire semi-désertique et dépeuplé situé au Sud Est de la Navarre. On y découvre un véritable paysage de western fait de plaines arides, de canyons et de « cabezos », monticules rocheux dégagés par l’érosion. Le terme « Bardenas » viendrait du mot aragonais « pardinas » qui désigne les pâturages des plaines de l'Ebre. Car bien que semi désertiques, les plaines des Bardenas sont par endroits recouvertes d’herbes que broutent des troupeaux de moutons. Le terme « Reales » rappelle que cette propriété fut une propriété du roi de Navarre
Cette zone est constituée de sédiments datant du Tertiaire et du Quaternaire, transportés par les fleuves et les rivières avant de se déposer dans des lacs et d’être transformés en roche par compactage. Il peut y faire de violents orages mais l’eau s’infiltre vite laissant un sol craquelé.
La pluie et le vent ont érodé les couches de sédiments dégageant les « cabezos » protégés par des couches de sédiments plus dures qui finissent peu à peu par se disloquer.
Le site des Bardenas est traversé par des pistes que l’on peut emprunter à pied en VTT ou en voiture, mais l’on a droit, dans ce dernier cas, à un copieux festin de poussière !
Les différentes couches sédimentaires ont des couleurs variées selon les sels minéraux charriés par l’eau qui les a apportées.
Jour après jour, coup de vent après coup de vent, pluie après pluie ces « cabezos » se délitent, énormes sabliers qui ponctuent une échelle de temps inhumaine. Quand ils auront perdu un centimètre, une génération d’hommes sera passée.
En grimpant sur le « cabezo de las Cortinillas » on découvre un vaste panorama où l’on ne serait pas étonnés de voir débouler une horde de cavaliers. Mais aucun western n’a été tourné en ces lieux du fait de la proximité d’une base militaire qui en a fait longtemps une zone interdite, notamment pendant la période des "westerns spaghettis" où régnait encore le sinistre Franco.
Il est fascinant de voir d ‘aussi près les rides de notre bonne vieille Gaïa à qui nous manquons tant de respect malgré son grand âge !
Bien que la stabilité de ce chapeau pierreux semble des plus fragiles, mieux vaut ne pas attendre qu’il chute car l’on risquerait avant de sécher sur place.
Cela dit, je trouve bien audacieux, voire inconscients, ces bipèdes assis sur le rebord de ce bout de plateau rocheux.
A mon tour, je ne résiste pas au plaisir de la « grimpette » mais en choisissant soigneusement mon promontoire ! Avec l’âge vient la sagesse ! De mauvaises langues diront plutôt « la pétoche » !
Mais l’heure tourne et nous n’avons pas prévu de pique-nique. Aussi, pour la pause déjeuner, nous rejoignons le village d’Argueda tout proche qui est fort opportunément en fête. On peut ainsi y admirer un défilé de figurines géantes dont raffolent les espagnols, peuple éminemment festif.
Portées par deux personnes dissimulées sous les vêtements, elles déambulent dans les rues au son des fanfares.
Une paella géante a été préparée pour l’occasion à laquelle hélas nous n’avons pas droit. Mais nous trouvons bien vite un resto avec, comme à l’habitude, un super « menu del dia » pour 15 euros ! Viva España !
Puis nous retournons dans les Bardenas Reales pour contempler l’un des lieux emblématiques de ce parc : « El castil de tierra » superbe « cabezo » coiffé par une cheminée de fée, que l’on dénomme aussi « demoiselle coiffée ».
En tournant autour, ce n’est pas une « demoiselle coiffée » que l’on découvre, mais un couple dont la femme porte une robe longue très évasée. Certes les visages sont un peu grossiers mais la pluie et le vent font ce qu'ils peuvent et ne sont pas des «Michel Ange ».
Nous descendons dans le canyon creusé au pied de la face nord du cabezo avec, comme vous le pouvez voir, beaucoup de précaution car le sol compact est recouvert de graviers prêts à se transformer en roulements à billes !
Au fond du canyon, on découvre el Castil de Tierra dans toute sa majesté. Là encore nous nous posons la question de savoir combien de vies humaines s’écouleront avant que la demoiselle coiffée, qui semble si fragile, ne s’écroule.
Sur un promontoire rocheux qui lui fait face, un jeune couple prend un « selfie » pour immortaliser ce moment. Quand j’étais jeune voyageur, en de telles circonstances, j’embrassais plutôt ma compagne. Autre temps, autres moeurs !
Nous jetons un dernier coup d’œil à ce magnifique espace avant de rejoindre notre hôtel situé dans la jolie ville de Tudela, lieu idéal pour partir à la découverte des Bardenas Reales.
PS: Pour celles et ceux intéressés par ce lieu, on peut y faire de superbes randonnées, les mois de juin et septembre étant les plus propices car en été il peut y faire très chaud (Nous y avons randonné une semaine il y a quelques années)
A suivre…..
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Après cette balade, je vous invite à aller sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma chanson " Qui se souviendra de nous ?"
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Texte & Photos Ulysse
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