Périple en Margeride - 3 - La draille de St Sauveur et le Finiels
La fin de notre périple en Margeride sera plus sportive et vous fera découvrir les paysages somptueux d’une étonnante diversité qu’elle offre généreusement à ceux qui n’économisent pas leurs gambettes. Notons, au passage, que, selon le corps médical, plus nous faisons battre notre coeur en marchant et plus longtemps nous batifolerons sur notre merveilleuse planète. Nous partons donc à la découverte de la draille de Saint Sauveur qui culmine au ranc del Mantel à 1442m.
Ces vastes espaces vallonnés sont une mosaïque multicolore de vallons, de prés de fauche, de landes à genêts et de bois de pins où l’on trouve, ici et là, des habitations regroupées. La Lozère, avec 15 habitants au M2, est le département qui a la plus faible densité de population.
Cette pittoresque parure végétale prospère sur un sol granitique dont les « chicots » émergent ça et là aux endroits les plus élevés sujets à une érosion plus intense.
Contrairement à la soeur Anne de la femme de Barbe Bleue qui guettait l’arrivée de leurs frères qui devaient les sauver et ne voyait que le soleil qui poudroie et l’herbe qui verdoie sur la route qu’elle surveillait, nous nous régalons du paysage changeant qui se déroule sous nos yeux. Nous avons en ligne de mire l’église Saint Sauveur de Ginestoux, témoin incontournable de l’histoire millénaire de notre nation. Il est émouvant de savoir que nous mettons nos pas dans ceux de dizaines de générations qui nous ont précédé en espérant qu’autant nous suivront et jouirons de la sérénité de ces paysages.
Les humains et animaux ne sont pas les seuls à parcourir la Terre, les végétaux aussi qui ont inventé de merveilleux stratagèmes, telle cette épilobe dont les graines duveteuses seront emportées par le vent parfois à des kilomètres, phénomène que l’on désigne par le terme d’«anémochorie».
Parvenus au village, nous passons devant un «travail» instrument d’aspect rébarbatif qui permettait de tenir les chevaux et les bovins pour les ferrer ou les marquer. Cet instrument nous rappelle la connotation négative attachée au mot «travail» auquel Adam nous a condamnés en lutinant Eve au paradis. Ah ! Que n’as tu dit non Eve !!!
Cela dit, les bovins en ce beau pays semblent être heureux d’y vivre, jouissant de vastes espaces et d’herbe à volonté. Ici, pas de honteuses fermes-prisons que l’on voit ailleurs, notamment en Bretagne, dont les effets sur les animaux et l’environnement sont désastreux et font hélas l’objet d’une «omerta» comme l’a dénoncé un journaliste courageux Nicolas Legendre dans son livre « Silence dans les champs ». On constate, hélas, que nos gouvernants jouent du pipeau quand ils déclarent vouloir protéger l'environnement.
Nous sommes à la fin août et la bruyère et encore en fleurs signe de la relative fraîcheur du climat estival de la Margeride et que nous apprécions après la canicule qui a sévit dans notre région.
Chaque promontoire est orné d’un sculpture de Gaïa qui, souvent, défie les lois de la pesanteur.
Nous longeons une tourbière, occupée par un troupeau de bovins, et qui a des airs de savane africaine. Comme je le disais la semaine passée ce sont, hélas, les seuls animaux que l’on voit dans la nature en France, les animaux sauvages se terrant du fait de la pratique éhontée et abusive de la chasse. Dénonçons au passage le sort funeste fait à Paul Watson, président de Sea Sheperd(berger des mers) qui a été arrêté par la police danoise alors qu’il se dirigeait vers le pacifique nord pour barrer la route au plus grand baleinier jamais construit dans l'histoire de la chasse baleinière. Le Kangei Maru, baleinier japonais inauguré en mai 2024, est une machine de guerre conçue pour tuer des milliers de baleines jusque dans les coins reculés de la planète. Le Japon agit impunément en violation du moratoire international sur le commerce de viande de baleines entré en vigueur en 1986.
Le «squelette» d’un arbre mort résiste vaillamment aux intempéries, autre «sculpture» offerte par la nature qui nous invite à méditer sur le temps qui passe et la brièveté de l’existence. En marchant, nous nourrissons notre brève existence de beauté et de milliers de souvenirs et la rendons ainsi plus intense.
Sur une Terre peuplée de plus de huit milliards d’habitants, c’est un insigne privilège de pouvoir jouir de tels espaces naturels vierges de toute présence humaine (sauf la nôtre !) et d’inspirer un air aussi pur.
Celles et ceux qui ont la chance de pouvoir marcher en de tels lieux savent la joie qui nait à se gaver de ciel, de nuages, de vent, de fleurs, de prairies et de forêts. On éprouve une douce ivresse dont on peut jouir sans modération.
Nous changeons de secteur pour partir à l’assaut du Finiels (1699m) point culminant du mont Lozère.
A vrai dire, le terme d’assaut est abusif, vu que nous partons du col de Finiels (1541m), qui permet de passer de la Margeride aux Cévennes, et que le profil du sommet est fort arrondi.
Nous évoluons au sein d’un paysage enchanteur aux nuances infinies de couleurs.
Les nuages, qui font le bonheur des photographes, sont aussi de la partie et s’accumulent sur le versant nord, menaçant de nous engloutir.
Dans ce sol granitique et ce lieu venté rude est le sort des arbres dont les graines on eu la malchance d’y être semées par un oiseau ou par le vent.
Mais infini pour les humains est le bonheur d’y marcher dans une galaxie de bruyères et de myrtilliers.
Mais, il n’y fait pas toujours ce temps radieux et l’hiver le brouillard souvent l’envahit ce qui explique la présence de ces pierres fichées en terre dénommées «Montjoies» qui servent alors de repères à l’imprudent voyageur.
La perspective nous fait croire, qu’au sommet, nous allons marcher la tête dans les nuages, mais ce n’est qu’une illusion ! Ces indomptables voyageurs se méfient des hommes, délirants apprentis-sorciers qui veulent les domestiquer !
Et grâce à ce blog, vous voici avec nous au sommet du Finiels qui nous donne le sentiment, mieux qu’à la gare de Perpignan, d’être au centre du monde, tant la vue s’étend de toutes parts à l’infini.
Le versant sud, plus sec et plus chaud, offre un paysage de pinèdes complètement différent. Simplement en se retournant on a le sentiment d’avoir changé de région! C’est la magie de la randonnée, d’un pas à l’autre on change de pays avec un bilan «carbone» exemplaire. Alors marchons ! Et qu’un sang pur inonde nos oreillettes et nos ventricules !
Je vous invite à écouter ma chanson
Cours Emilie
Sur mon blog Canta-la-Vida (lien dans la barre de titre)
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TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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