Quand les lions sont lâchés dans le Golfe du Lion !
Dans ma note précédente, je vous ai raconté que le Golfe du Lion avait été baptisé de ce nom par le philosophe grec Platon, qui y avait ancré son navire en se rendant au port d'Agathé (Agde).
Mais les colères qui saisissent de temps en temps la Méditerranée donnent au golfe des allures qui n'ont rien à envier aux «40èmes rugissants» du Cap Horn et justifient aussi pleinement son nom.
C'est ainsi, qu'un jour de janvier dernier, le Grec ce vent qui vient du sud-est et sévit habituellement dans la région du Péloponèse, s'en est venu parader dans la région balayée jusqu'alors par la Tramontane.
Alors que la Tramontane pousse les eaux vers le large et refroidit la mer, le Grec précipite les eaux sur la côte en les réchauffant. Il nous a fait l'autre jour une éclatante démonstration de sa puissance virile.
Dès qu'elle a senti son haleine chaude et parfumée sur son échine, la Méditerranée s'est mise à frissonner. Il faut dire qu'elle commençait à se languir de ce vieux mais ardent compagnon. Le Grec sentant qu'il faisait toujours autant d'effet à sa vieille maîtresse a alors accentué ses caresses. L'effet ne se fit pas attendre et la Méditerranée fut bientôt traversée par d'intenses ondes de plaisir.
Elle se mit alors à rugir comme un troupeau de Lions en chasse, précipitant ses vagues sur les rochers de la côte et les submergeant d'immenses voiles d'écume.
Le Grec, en amant attentionné, retenait par moments son souffle pour permettre à sa maîtresse de reprendre ses forces, simple prélude à une nouvelle explosion de plaisir.
Les mouettes, un brin voyeuses, se régalaient du spectacle de cet accouplement dantesque, se riant des violentes rafales du Grec .
Sur chacune des vagues de la Méditerranée le Grec venait poser ses baisers passionnés, soulevant une pluie d'écume qui bientôt se mit à recouvrir les rochers....
....puis le rivage lui même, d'un manteau de neige salée !
Ce jour là la côte Méditerranéenne ressemblait à la mer Baltique !
Le Lion de pierre aperçu par Platon contemplait ravi le spectacle de la mer déchainée. A un moment donné j'ai même cru l'entendre rugir !
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Texte & Photos Ulysse
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