Randonnée autour du Brasc
En ce beau matin de la fin septembre, nous partons Jo et Moi vadrouiller au coeur des monts d’Orb, plus précisément autour du modeste mont Brasc (577m). C’est une zone que l’on fréquente peu car les pentes y sont faciles or nos coeurs aiment bien battre la chamade. Mais il est agréable de temps en temps d’y aller «mollo» et de prendre le temps de savourer pleinement la nature qui nous entoure.
Oui, il faut savoir prendre son temps et profiter de chaque heure qui passe comme si c’était la dernière. Bien que nos ombres raclent les pierres des chemins nous ne laisserons aucune trace de notre passage sur Terre. Ceux qui par leur tapage politique ou médiatique veulent graver leur nom dans l’histoire ne laissent de fait, comme les autres humains, qu’un misérable tas de poussière qui rejoindra un jour le tourbillon de l’univers.
Admirons pour l’heure cette admirable toison verte, symbole de la vie, qui recouvre collines et vallons. Nous emplissons nos poumons de l’enivrant oxygène qu’elle libère dans l’atmosphère mais pour combien de temps encore?
Nous passons devant les ruines du mas de Lagras dont les marches n’ont pas été gravies depuis une éternité. Un arbre sans complexe y a élu domicile et il est certain que personne ne viendra le déloger.
Nous frappons à la porte du mas avec le secret espoir d’entendre une voix nous dire «Tirez la bobinette et la chevillette cherra». Mais aucune voix ne se fait entendre et pour cause un cadenas en verrouille l’accès et celle ou celui qui en a la clé doit dîner avec les anges ou qui sait Lucifer. Personnellement je préfèrerai la compagnie de ce dernier car celle des anges doit être un peu rasoir.
Rassérénantes sont ces voies champêtres qui sillonnent la campagne française et vont d’une ferme ou d’un village à l’autre. Il y a moins d’un siècle elles connaissaient un intense traffic de carrioles et de piétons menant des animaux de bâts qui se rendaient à leurs champs ou aux foires de villages qui bruissaient de mille activités. Nombreux alors étaient les métiers autour du de la terre, du bois, du fer, du tissu qui occupaient hommes et femmes et faisaient qu’il n’ y avait pas de chômage.
Nous poursuivons notre chemin avec en ligne de mire le pioch des Bernagues au pied duquel se tient le hameau du même nom.
Nous passons devant un mas également abandonné à moitié enseveli sous la végétation mais dont on aperçoit encore le magnifique encadrement de fenêtre qui comporte un ingénieux système d’aération prévu, sans doute, pour renouveler l’air l’hiver lors des feux de cheminée.
Non loin, on découvre une antique meule qui permettait d’affuter les faux et autres outils coupants avec le bac d’eau nécessaire à l’affutage. Ce serait bien si l’on inventait un outil pour affuter les esprits vu l’épidémie de crétinisme qui se répand sur les réseaux sociaux et gagne peu à peu l’humanité qui se «trumpise» à grande vitesse…
Le paysage s’ouvre sur notre droite ce qui nous permet de découvrir le massif de l’Espinousse qui comporte le point le plus haut de l’Hérault : 1124m ! C’est quatre fois moins haut que le Mont Blanc - devenu une montagne à bobos - mais beaucoup plus sauvage et gratifiant à gravir!
Nous descendons au coeur d’un cirque boisé où est niché le hameau de Sourlan, nom qui est une déformation du toponyme occitan «Soulan» qui veut dire «exposé au soleil» car il est situé dans l’axe du soleil couchant.
Le fond du vallon est occupé par des pâturages dont l’herbe étonnamment tendre malgré l’été caniculaire fait le bonheur de ces moutons pour lesquels nous sommes une évidente source d’intérêt. Il est vrai que rares doivent être les visiteurs en cet endroit perdu.
Mais il est l’heure de picniquer et comme vous le voyez le lait de brebis n’est pas notre boisson favorite! Nous avons eu la chance de pouvoir glaner quelques noix qui accompagnent à merveille le jus des treilles d’Oc qui emplit nos verres et réjouit nos gosiers. Je sais, je sais l’abus d’alcool est….etc…. mais c’est moins dangereux pour le cerveau que l’abus des réseaux sociaux !
Nous arrivons en vue de Joncels dont on aperçoit le clocher de l'abbaye.
Cette abbaye bénédictine, dénommée Saint-Pierre-aux-Liens, est un des plus anciens et importants monastères de la région. Plusieurs fois détruite et reconstruite, seule une galerie de son cloitre subsiste. Comme il est de règle aujourd’hui l’abbaye est fermée, Dieu qui se fait vieux n’ayant plus la force de sévir contre les vandales et maraudeurs.
Il fut un temps où les pèlerins traversaient la France à pied comme en témoigne cette inscription mise en valeur que nous ignorons pour prendre la direction de Lunas vers le Sud.
Le sentier que nous suivons est peu emprunté et envahi par la végétation. Une ronce qui pend d’une branche d’arbre kidnappe mon chapeau au passage…..
Mais je me demande si ce n’est pas une facétie de l’âme de celle ou celui qui a été enseveli(e) dans cette tombe rupestre. Je me vois bien faire de telles farces quand j’aurai rejoint le grand manitou.
Approchant de Lunas le sentier traverse le Gravezon dont le lit est recouvert, comme son nom l’indique, de graviers. Nous admirons au passage les reflets de la végétation dans les eaux calmes. Ah! Si Chinou passait par là avec ses pinceaux elle ferait des merveilles comme vous pouvez le constater sur son blog !
Son cours tranquille est rompu par une petite cascade qui nous met l’eau à la bouche….mais une femme âgée est assise sur la rive plongée dans la lecture d'un magazine. Nous lui demandons si cela la gêne que nous nous baignions nus, n'ayant pas de maillot de bain. Elle nous rétorque en riant "Pas de problème j'étais infirmière et dans ma vie j'ai vu des centaines de fesses et de zizis alors deux de plus c'est pas un problème !"
Nous voici aussitôt en tenue d’Adam pour rafraîchir nos corps dans cette eau bienvenue ! Avis aux amateurs et encore merci à cette gente dame !
Celles et ceux intéressés par ce circuit pourront l'identifier au moyen de la carte IGN 2643 OT
Je vous invite à écouter ma dernière chanson
Ecoute ton âme
Sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre)
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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