Eldorad-Oc

Après l’été caniculaire et sec que nous avons connu et la pluie tardant à venir, nous nous sommes dit, Jo et moi, qu’il fallait faire quelque chose si nous voulions pouvoir encore nous baigner dans les lacs, torrents et rivières qui égayent souvent nos randonnées! Or à l’automne 2019 après un été également très sec, nous avions ravivé la tradition ancienne mais oubliée du pèlerinage à la chapelle St Amans pour faire tomber la pluie, initiative qui avait eu un franc succès puisque dans les jours suivants le ciel nous était tombé sur la tête. Aussi nous décidons de réitérer ce pèlerinage, en ce 30 septembre, en empruntant un nouvel itinéraire passant par le Can de Nize.

Partis du col de la Baraque de Bral sur la route allant de Lodève à Lunas, nous contournons sur le flanc ouest le Can de Nize, toponyme probablement dérivé de «cal» qui veut dire modeste sommet pierreux, ce qu’il est effectivement. Nous parvenons au Pioch de St Jean (620m) d’où l’on jouit d’une vue panoramique sur le massif du Caroux, l’Espinousse et la montagne Noire, malheureusement aujourd’hui encombrés de nuages, ce qui est toutefois de bon augure quant au succès de notre pèlerinage.

En descendant vers la ferme de Ladournié, devant nos yeux se déploie un océan de collines rondes et verdoyantes qui nous étonne vu la sécheresse qui a sévi. Il est vrai que située au coeur des monts d’Orb, dans le prolongement du plateau de l’Escandorgue et du Massif Central qui sont des «châteaux d’eau», cette région bénéficie d’un important réseau hydrographique souterrain dont témoigne les multiples cours d’eau qui la sillonnent.

J’aime contempler ces ondulations verdoyantes qui sont autant de mamelons de Gaïa à caresser de nos pieds. Ces caresses font naître une jouissance qui fait battre nos coeurs ! 

Après être descendus jusqu’à Laval de Nize où se dresse une superbe maison d’Hôte (avis aux amateurs de lieux bucoliques et sauvages) nous remontons vers le hameau de Briandes dont le four à pain est équipé pour accueillir les randonneurs (très utile en cas de mauvais temps). Mais comme ce n’est pas encore l’heure de la pause, nous poursuivons par le GR de pays qui rejoint plus loin le GR7 qui va des Vosges au Pyrénées, périple qui me fait rêver! 

Nous passons discrètement devant l’étreinte amoureuse d’une liane et d’un aulne, propos qui vous fera sans doute hausser les épaules et penser que j’ai abusé des nectars du pays d’Oc, mais nenni car à cette heure là je suis sobre! De fait, les scientifiques commencent à comprendre que les arbres sont des êtres plus complexes qu'on ne le pensait. Ainsi a-t-on découvert qu’ils communiquent entre eux et s’entraident, pourquoi ne pourraient-ils pas s'aimer?

Illustrant mes propos, nous croisons, un peu plus loin, cette surprenante ronce qui défie les lois de la pesanteur, sans doute désireuse d’admirer le paysage ! 

Nous arrivons à la jonction avec le GR d’où effectivement le paysage mérite d’être admiré. Si les prairies sont encore étonnamment vertes, les fougères, par contre, ont été précocement brûlées par le soleil d’été.

Poursuivant sur le GR en direction du Sud, nous apercevons bientôt la chapelle St Amans.

Si son nom avait un "t" on pourrait imaginer qu'elle a abrité les amours de deux amants en ce lieu perdu mais elle le tient d’Amantius qui fut évêque de Lodève vers l’an 400 avant d’aller évangéliser Rodez. Je la trouve un peu pataude mais elle présente l’avantage, bien qu’elle soit fermée comme tous les édifices religieux aujourd’hui, de posséder un porche où l’on peut s’abriter en cas d’intempéries. L’effet du pèlerinage peut, en effet, être très rapide! 

A vrai dire on ne sait pas la raison pour laquelle elle est devenue un lieu de pèlerinage pour faire tomber la pluie, mais selon notre expérience de 2019 et de cette année l’effet en est avéré, vu qu’il a plu dans les jours qui ont suivi notre visite! Bon ce n’est pas pour autant que j’ai retrouvé la foi car le hasard fait parfois bien les choses….

Après la pause picnic, nous rebroussons chemin sur le GR7 et le quittons à la bifurcation avec le GR 653 qui est la voie d'Arles pour se rendre à Compostelle. Au loin nous apercevons le lac du Salagou en partie caché par le mont Sainte Scholastique (dénommé aussi mont Mars)  où nous vous avons emmenés l’hiver dernier.

Nous quittons le GR pour emprunter la piste qui traverse le Can de Nize d’où l’on découvre vers l’ouest le massif de l’Espinousse aperçu le matin et où les nuages se sont densifiés, signe que notre pèlerinage commence à faire son effet !

Vers l’Est nous apercevons au loin le massif de la Séranne - prévu au programme de la semaine prochaine - au dessus duquel on devine la pointe du Pic Saint Loup. En découvrant toutes ces montagnes, nous nous disons qu’il y a peu de régions en France qui offrent une telle diversité de sommets et de sites. Certes les Alpes et les Pyrénées ont des milliers de sommets mais ce sont tous à peu près les mêmes ! (oh! le chauvin !). Bien que cela fasse  près de vingt ans que je randonne en Languedoc je trouve encore de nouveaux itinéraires!

Je ne suis pas de ceux qui s’imaginent que l’herbe est plus verte ailleurs, pour rien au monde je ne voudrais changer de pâturage, comme ces moutons qui semblent ravis d’y être, tellement ravis que contrairement à leurs congénères ils n’ont même pas pris la poudre d’escampette en nous voyant!

Il faut dire que ces moutons là ont droit à un hôtel quatre étoiles pour passer la nuit quand on pense aux élevages industriels où les bêtes sont confinées dans des cases d’un mètre carré où elles peuvent à peine bouger. Pour les moutons comme pour les randonneurs l’Hérault c’est le paradis! Bon il faut éviter de regarder les kilomètres d'hideux murs en parpaings bruts qui défigurent nos villages !

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Ce week-end démarre la coupe du monde des footeux au Qatar

pour accueillir comme il se doit ce scandaleux événement

je vous invite à écouter ou réécouter ma chanson 

Ainsi que cette autre chanson dans la même veine.....

Ecoute ton âme

Sur mon blog Canta-la-Vida

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TEXTE & PHOTOS ULYSSE