Virée dans le Ripollès - « 3 - le val de Nuria
Du village de Quéralbs, où nous résidons, nous décidons de nous rendre au val de Nuria par un train à crémaillère (il n’y a pas de route) qui n’a rien à envier à ceux des montagnes suisses vu qu’il franchit sur 12,5Kms plus de 1000mètres de dénivelé.
Le train emprunte huit tunnels ce qui nous fait voir 8 fois le bout du tunnel, perspective appréciable en ces temps troublés, ainsi que deux viaducs et offre d’admirables vues sur les montagnes environnantes.
A l’arrivée, nous découvrons un grandiose cirque de montagnes que dominent, à l’ouest, le Puigmal (2910m) et, à l’est, le pic de la Vaca (2807m). Un lac occupe une partie du vaste plateau.
La beauté du site est hélas un peu gâchée par un hôtel dont l’architecture «soviétique» ne s’harmonise pas avec ce cadre montagnard.
Mais il suffit d’emprunter le téléphérique qui nous mène au sommet du Pic de l’Aliga pour découvrir la montagne dans toute sa beauté originelle.
Nous sommes le 10 mai et pourtant la couche de neige résiduelle est bien trop mince pour la saison et augure mal de l’alimentation des cours d’eau cet été. Il va nous falloir faudra réduire l’eau dans notre pastis!
Des tapis de gentianes à feuilles courtes illuminent les alpages. Les fleurs de montagne ont des couleurs vives car ce sont de véritables filtres solaires grâce à une bonne concentration de pigments protecteurs. La lumière étant très intense, la fleur se protège de l’effet oxydant et dégradant des ultraviolets. Par ailleurs, les fleurs de montagne ont tendance à développer de courtes tiges, ce qui leur permet de ne pas se plier sous les vents forts. Enfin, pour éviter l’évaporation de l’eau contenue dans leurs feuilles, les plantes des montagnes poussent généralement en colonie. Elles nous rappellent ainsi que l’union fait la force, dicton que les peuples semblent avoir oublié, hélas !
Nous redescendons à pied vers le val Nuria par les alpages jouissant du panorama toujours changeant sur les montagnes environnantes.
L’eau est une merveille de la nature. D’une part elle rend la vie possible sur la planète et, bien que transparente, change de couleur selon son environnement et le temps qu’il fait ! Le vin, au demeurant, est aussi une merveille de la nature car il transforme l'eau venue du sol en breuvage aux mille nuances de blanc de rouge ou de rosé.
Les branchages qui s’accumulent sur les rives du torrent qui alimente le lac témoigne des crues qu’il peut connaître.
Nous passons devant l’Ermita de Sant Gil, restauration récente d’un bâtiment édifié au VIIIème siècle par le moine Sant Gil, originaire de Grèce, qui aurait vécu en ermite au cœur de la vallée pendant quelques années. Durant son séjour, il appelait les bergers des environs à l’aide d’une cloche, les évangélisait devant une croix qu’il avait sculptée et partageait avec eux ses repas préparés dans une marmite. M'est avis que les bergers venaient plus pour la soupe que pour les sermons, mais bon....
Nous remontons la rive gauche du torrent de Finestrelles dont le maigre débit ne se prête pas à un un bain montagnard auquel je vous ai habitué!
Dans l’échancrure des montagnes une pyramide de neige se dresse, spectacle que peut-être nos arrières-arrières petits enfants n’auront plus le loisir de contempler. De même n’auront-ils plus le bonheur de la voir tomber, de faire des bonhommes et des batailles de boules de neige et ils diront alors à leurs parents en la voyant sur des vidéos «Dis papa, dis maman, c’était comment la neige? ».
Nous avons soudain le bonheur d’apercevoir dans la pente qui nous fait face un couple de mouflons en train de perdre leur toison hivernale. Ils ne semblent guère effrayés, les nemrods n’ayant heureusement pas droit de pétarader en cette contrée. Je vais passer le tuyau aux mouflons du Caroux pour qu’ils viennent s’y réfugier !
Le lendemain nous prenons le chemin du retour et faisons une halte au joli village de Pardinas dont les habitants vivent loin des turbulences qui agitent le monde. Il est vrai aussi qu'il vaut mieux en ce genre de lieu savoir faire son pain, ses yaourts et avoir une cave bien remplie.
Un ultime arrêt à chapelle qui domine le village nous offre le dernier moment de beauté et de sérénité de ce beau périple.
Je vous invite à écouter ma chanson "Bulles de savon"sur mon blog
Canta-la-Vida
(lien dans la barre en en tête du blog)
PHOTOS ET TEXTE ULYSSE
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