Virée en Espagne - 1 - le Val d’Aran
Pour changer d’air et me dépayser, j’adore faire un court séjour en Espagne et cette fois nous partons pour la petite ville de Vielha nichée dans le Val d’Aran situé au coeur des Hautes Pyrénées et que domine son plus haut sommet : l’Aneto (3404m). Le temps est pour l’heure maussade du coté français mais un grand soleil est annoncé pour les jours à venir du coté espagnol.
Et effectivement, quand nous arrivons à Vielha il fait grand beau et le clocher de sa superbe église est prêt à percer les rares nuages qui défilent dans le ciel. Pendant quelques jours nous allons vivre à l’espagnole au contact d’un peuple tonique, courageux, hospitalier et festif ! Changement d’ambiance !
Le haut de la ville est traversé par le Rio Nere qui s’en va rejoindre la Garonne en contrebas.
L’église de Sant Miquèu, dédiée au saint qui fut aussi prince de la région, comporte un étonnant portail où Marie portant Jésus est à l’honneur. A mes yeux de mécréant, cet hommage rendu aux femmes est bienvenu et l’on sait que Jésus lui même en était un ardent défenseur et avait de nombreuses «amies» comme Véronique et Marie Madeleine. Par contre l’église catholique, dirigée et servie par de vieux barbons en robe mais misogynes, semble avoir oublié ce message. Notez sur le portail d’étonnantes figurines certaines souriantes d’autres maussades et quelques personnages nus, cul par dessus tête, qui à mes yeux symbolisent la descente aux enfers !
A l’intérieur, on découvre le précieux Christ de Mijaran. On pense que ce buste en bois faisait partie d’une scène de la descente de la Croix qui a été détruite. Daté du XIIe siècle, il a été réalisé par l’un des maîtres de l’Art Roman Lombard qui s’installa dans la vallée voisine de Boí que nous visiterons plus tard.
Cette église comporte aussi de remarquables peintures gothiques et baroques dont ce saint Georges terrassant le diable, habituellement représenté par un dragon.
On y voit aussi cette émouvante fresque représentant Jésus portant sa croix frappé par ses tortionnaires et assisté par Véronique, l’une de ses amies, qui lui essuie le visage.
Nous partons visiter les chapelles disséminées le long du Val d’Aran et commençons par la chapelle Santa Maria d’Arties. Les hauts clochers pointus des églises et chapelles symbolisent l’élan vers le ciel de cette modeste créature qu’est l’homo sapiens qui a, depuis la nuit des temps, cherché son berceau dans la voute céleste. Et effectivement l’intuition de nos lointains ancêtres était juste puisque nous sommes faits de poussière d’étoiles !
Dans ce village, le deuxième week end de mai a lieu la "baishada deth tronc". Les hommes du village apportent de la forêt "l’haro", un tronc de sapin en bois de 10 à 12 mètres jusqu’à la place de la ville, nommée Plaça deth Haro.
L’après midi le "haro" fait son entrée sur la place principale pour la "Shasclada" où il est écorcé et ouvert pour bien sécher afin qu'il puisse brûler dans la nuit de San Juan, le 24 Juin.
Nous arrivons à Salardu dont l’imposante église juchée sur une butte domine le village.
La perspective aidant le clocher semble plus haut que les montagnes environnantes, illusion d’optique qui fait que l’homme hélas se croit maître de la nature alors qu’il n’en est qu’un modeste maillon. Un maillon défectueux au demeurant !
La voûte est recouverte d’admirables peintures rupestres représentant différents saints.
On y découvre aussi une étonnante statue d’une vierge à l’enfant d’un style austère et primitif dont le regard fixe semble voir à travers les siècles l’avenir sombre de l’humanité.
Pour clore la série des chapelles, nous visitons celle de Bossost installée au milieu d’une plaisante place du village où nous consacrons une paire d’heures à savourer nourriture et boisson terrestres après avoir nourri notre âme (si nous en avons une ) de nourritures spirituelles.
Mais dans le val d’Aran il n’y a pas que des merveilles architecturales, la nature aussi y est somptueuse notamment le long de la route qui mène au port (col) de la Bonalgua.
A cette saison une toison d’or des genêts couvre les flancs des montagnes diffusant dans l’atmosphère une odeur suave et entêtante.
Nous terminons notre balade de la journée en nous rendant au belvédère de Vilamos d’où l’on découvre la chaine des Pyrénées centrales. Nous apercevons au centre de la photo le Malh des Pois (2881m).
De gauche adroite nous découvrons le Malh dera Artiga (2718m) au centre la muraille du Coth deth Oro et à droite au fond l’Aneto (3404m)
De retour à Vielha nous jouissons d’une soirée estivale assortie d’un repas typiquement espagnol accompagné comme il se doit pour des chrétiens même mécréants d’un délicieux Rioja : un Izadi Crianza
Je vous invite à écouter ma chanson
« Amour en vue »
sur mon blog Canta-la-Vida
(lien dans la barre de titre du blog)
TEXTE & PHOTOS* ULYSSE
* sauf photo du Haro internet
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