Virée en Espagne : 2 - A la découverte de Montserrat

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Virée en Espagne : 2 - A la découverte de Montserrat

Nous voilà partis en direction de Monistrol de Montserrat niché au pied du massif de Montserrat, partie la plus élevée de la Sierra pré-littorale qui se dresse à une trentaine de kilomètres à l’Ouest de Barcelone.

Ce joli village est installé sur les deux rives du fleuve Llobregat qui rejoint la Méditerranée au sud de Barcelone.

Mais la partie ancienne du village s’étage en amphithéâtre sur la rive droite du fleuve au pied du massif de Montserrat.

Ce massif culmine à 1236 mètres et impressionne par l’aspect abrupt des falaises qui dominent la plaine. Le crépuscule qui tombe les nimbe de brume et leur confère un aspect fantomatique.

Le lendemain matin, alors que le soleil magnifie les reliefs tourmentés du massif, nous nous rendons à la gare du train à crémaillère qui accède au monastère de Montserrat situé à 725 mètres d’altitude.

De fait, un village comprenant de nombreux hôtels, restaurants et boutiques de souvenirs s’est développé autour du monastère et de l'église, le tout situé au coeur d’un impressionnant cirque rocheux.

Le développement de Montserrat a été initié par la prétendue découverte d’une statue de la vierge dans une grotte du massif en l’an 880. Puis en 1025 l’évêque de Vic (ville que nous avons visitée la semaine passée) fonde le monastère de Montserrat. Une église romane est ensuite édifiée au XIIème et XIIIème siècles.

Les bâtiments qui nous impressionnent, vus à hauteur d’homme, sont nanifiés par les impressionnantes falaises environnantes. L’orgueil de l’homme en prend salutairement un coup !

Les bâtiments actuels sont récents car Montserrat a dû être reconstruit au milieu du XIXème siècle après avoir été détruit par l’infâme Napoléon dont certains gaulois mal avisés, fiers de notre peu glorieux «récit national» truffé de massacres et d’exploitations de peuples, font un héros !

Le porche de l’église est orné d’une galerie de personnages représentant Jésus et ses 12 apôtres dont Saint Pierre, à la gauche du Christ, qui tient fermement dans sa main la clé du Paradis. Il est étonnant qu’en ce monde de brutes et de vandales personne ne lui ait encore dérobée !

Sans surprise la décoration intérieure de l’église est de style baroque ce qui n’incite pas vraiment au recueillement. Dans une niche en surplomb du coeur est installée une statue de la vierge réalisée au XIIème siècle qui aurait été à l’origine, dans le passé, de nombreux miracles. Cette statue fait depuis lors l’objet d’un pèlerinage et nombreux sont les croyants qui viennent se prosterner devant. C’est plus respectable que les footeux de salon qui idolâtrent leurs équipes de joueurs hyperfriqués.

Les moines ont fondé une école de musique et de chant «l’Escolania» réputée dans le monde entier. La chorale comprend actuellement 55 garçons.

La musique est aussi mise à l’honneur dans les jardins qui occupent une partie des lieux, où l’on trouve une magnifique statue de Pablo Casals.

Mais l’intérêt principal du site de Montserrat ne réside pas, pour moi du moins, dans ses édifices religieux mais plutôt dans les randonnées que l’on peut y faire au pied des falaises et au milieu des chaos rocheux. Pour notre première randonnée, nous empruntons un funiculaire le funiculaire de San Joan qui nous amène à 1100mètres d’altitude.

La montée en funiculaire offre une vue vertigineuse sur les édifices et la plaine en contrebas.

En montant on éprouve quelques craintes quant à l’état des câbles et rails crantés qui arriment la cabine et, bien que mécréant, on se surprend à espérer que la vierge, dont la statue est dans l’église, à défaut de faire de nouveaux miracles, veille à leur solidité !