Voyage à travers le temps à Terra Vinea
Mon pays ne comporte pas que de beaux paysages, le sous sol aussi recèle d’étonnantes merveilles, comme vous allez le découvrir en explorant, en ma compagnie, l’extraordinaire site de Terra Vinéa, situé sur la pittoresque commune de Portel des Corbières. En se rendant à ce village, il ne faut pas manquer d’aller aussi visiter les ruines majestueuses de Notre Dame des Oubiels que l’on aperçoit sur cette photo, campée au milieu des vignes.
Le site de Terra Vinea est une ancienne mine de gypse creusée sous les falaises qui dominent le village et exploitée pendant deux cents ans, jusqu’en 1992.
Le gypse est un minerai de bel aspect qui sert à faire du plâtre et du ciment et marginalement des engrais.
Une longue galerie de plus de cent mètres, ayant conservé son aspect originel, vous conduit vers les galeries où étaient extrait le minerai.
Nous sommes à 80mètres sous terre à l’entrée de 35kilomètres de galeries! Nous n’allons en explorer qu’une infime partie qui a été aménagée en cave de conservation des vins par les vignerons de Portel des Corbières. Ce sont eux en effet qui ont sauvé et aménagé ce site qui était destiné à recevoir des déchets industriels !
Bien que moins dangereuse que celle du charbon, l’extraction du gypse n’en n’était pas moins un travail difficile.
C’est un métier où le nom de travail manuel prend tout sons sens.
Aujourd’hui les travaux miniers sont mécanisés, sauf dans les pays en voie de développement où l’on sacrifie l’espérance de vie et l’éducation des enfants pour extraire les minerais nécessaires à la fabrication de nos smartphones.
Nous pénétrons dans la «cathédrale», la plus grande salle de la mine, où nous avons droit à un splendide son et lumière.
Mille cinq cents barriques de 225 litres y reposent dans des conditions idéales, une température de 16° et une hygrométrie de 80 %. Mais pas question d’en prélever une pipette car des caméras nous surveillent!
Le parcours dans les galeries nous fait ensuite remonter dans le temps à la découverte de l’histoire de cette région. La première étape nous conduit à arpenter une rue d’une ville romaine.
Nous pénétrons d’abord dans une auberge où l’on sert du vin dans des amphores. Rappelons que ce sont les grecs qui ont importé la vigne dans cette région que les romains ont ensuite développée. Cette implantation fut si fructueuse que les vins de la Narbonnaise (nom de cette région romanisée) finirent par concurrencer ceux d’Italie si bien qu’en l’an 92, l’empereur Domitien exigea l’arrachage de la moitié des vignes gauloises. Mais en l’an 280, Probus, un autre empereur, leva l’interdiction de planter. La prospérité apportée par une viticulture abondante dura jusqu’à la fin de la Pax Romana. Après une période où les barbares n’ont laissé que ruines et désolation, la paix revint avec les moines bénédictins et cisterciens dont les abbayes ont été les bases de la recolonisation viticole du pays. Heureux nous sommes d’avoir adopté une religion qui sanctifie le vin!
Ayant bu à satiété, un besoin naturel se fait sentir mais fort heureusement des latrines romaines sont à notre disposition. Elles manquent certes un peu d’intimité mais les romains avaient coutume d’y régler leurs affaires !
Puis nous sommes ensuite conviés à pénétrer chez un dignitaire romain et passons devant sa cuisine où un esclave prépare un substantiel et appétissant repas.
Nous sommes ensuite invités à nous joindre aux autres convives et à prendre place sur les couchettes disponibles.
On comprend qu’après plusieurs siècles de cette «dolce vita» les romains n’étaient plus d’attaque à faire front aux barbares qui les ont envahis!
Nous traversons ensuite plusieurs siècles pour nous retrouver devant une auberge du moyen âge.
Puis nous sommes invités à un dîner chez le châtelain du village où nous retrouvons le plaisir enfantin de manger avec les doigts, la fourchette n’ayant été introduite en France qu’en 1533 par Catherine de Médicis.
Puis nous voici rendus à la fin du XIXème siècle au coeur d’un chais où sont exposés les outils agricoles traditionnels de l’époque.
Les chevaux étaient alors utilisés pour labourer les vignes et transporter les comportes et tonneaux. Certains vignerons "bio" ont repris cette tradition d'utiliser les chevaux pour labourer leurs vignes, comme quoi les pratiques délétères de l'agriculture prônée par la F.N.S.E.A ne sont pas incontournables contrairement à ce que ce syndicat prétend. Il est certain que ça demande plus de boulot !
Nous pénétrons dans l’atelier d’un tonnelier où il est en train de fabriquer un tonneau, invention géniale des gaulois qui permet de conserver et de transporter de grandes quantités de vin avec un récipient résistant et de poids modéré, alors que les amphores étaient lourdes et fragiles. C’est ici que notre voyage dans le temps s’achève. Nous revenons au temps présent pour aller déguster quelques crus du pays à la superbe boutique et à l’excellent restaurant qui complètent opportunément la visite du site.
Je vous invite à aller sur mon blog musical
(lien dans la barre de titre)
pour écouter ma chanson:
Un monde meilleur
PHOTOS & TEXTE ULYSSE
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