A l'assaut - sans sherpa - des Tourelles (1011m)
Quand le décompte de ses ans est bien avancé, on ne perd plus son temps à des billevesées, à se pinailler, à se bouffer le crouton pour savoir qui aura la « maroquin » des finances sinistrées, de la justice en perdition, de la culture aux abois, de l’éducation nationale naufragée. Si le soleil est de la partie, on enfile ses grolles de randonnée et on file vers les montagnes quand on en a à proximité, mais on peut aussi faire dix fois le tour de son pâté de maisons, l’essentiel étant d’aérer ses alvéoles pulmonaires, d’animer ses ventricules et de confronter son popotin à la loi de la gravité. Pour notre part, en ce délicieux matin d’été, nous remontons la combe creusée par le modeste torrent du Banissou en direction du col d’Aussières.
Le sentier que nous empruntons a été tracé par les anciens - qu’ils en soient remerciés - il y a quelques milliers de pleine lune, comme en témoignent les chênes verts séculaires qui l’ombragent.
Des monstres tapis dans le sous-bois sont aux aguets, mais nous n’en avons cure car nous connaîssons leur goût pour la chair fraîche et savons donc que nous ne risquons rien.
Emergeant du couvert forestier, nous apercevons le sommet du Suquet que survole un nuage, avant garde d’un troupeau qui bientôt nous masquera le soleil.
Parvenus à la cote 851 au dessus du col d’Aussières, nous nous engageons sur une piste recouverte de végétation, signe qu’elle est peu fréquentée, ce qui réjouit nos âmes d’aventuriers.
Effectivement, nous devons êtres les premiers humains à l’emprunter depuis des lustres car les fougères l’ont envahie, masquant à leurs pieds quelques ronces qui s’empressent de rayer notre «carosserie». Mais nos abattis en ont vu d’autres, comme s’en souviennent, peut être, mes lectrices et lecteurs qui ont lu mon reportage sur l’ascension du Mont Gros
Approchant du sommet des Tourelles, les fougères font place à la bruyère ce qui rend plus aisé le repérage du chemin.
Nous ne sommes que le 28 août et pourtant les bruyères et les fougères exposées au soleil sont déjà grillées, nous privant des parures d’or qu’elles nous offraient jusqu’à présent à l’automne.
Nous arrivons au sommet bien nommé des Tourelles (1011m) car il est orné de deux énormes cairns dont la présence ne semble répondre à aucune fonction particulière. C’est sans doute une simple expression ludique d’humains qui ont voulu laisser une trace de leur présence, plus sympathique que les déchets que les crétins fortunés laissent au sommet de l’Everest après y être montés sur les épaules de leurs sherpas.
Je vous offre ici la vue que nous avons pendant notre pique nique et que domine, en face de nous, la montagne du Marcou (1093) où nous avions rencontré, il y a quelques années, une harde de magnifiques chevaux en liberté.
Nous redescendons par la combe creusée par le Margineste en contemplant les bourrelets rocheux que Gaïa expose sans pudeur et que recouvre par endroits une toison arborée, mais pour combien de temps ?
En effet au cours de cet été, comme l'été précédent, peu nombreux ont été les nuages qui ont daigné verser quelques larmes sur ce paysage assoiffé.
Cet énorme hêtre multi-séculaire, que j’ai connu vaillant, a été foudroyé par un orage, épargnant de peu la maison située en contrebas. Profitons de la vie, un sort funeste peut nous atteindre à tout moment !
Après ses bourrelets, Gaïa expose ses chicots qui tentent sans succès de percer les nuages.
Après être passés au col de Madale, nous approchons du col de Vente-Vieille, lui aussi le bien nommé car vieux et ventilés nous sommes par une brise terrestre bienvenue qui rafraîchit un peu l’atmosphère.
Lors de l’ascension de chaque col, l’impatience nous gagne car son passage nous fait découvrir chaque fois un nouveau monde.
Car infinie est la variété des paysages de notre région souvent bouleversée au cours des ères par la monté et le reflux de la mer ainsi que la surrection et l’érosion des montagnes. C’est ainsi que l’Hérault est considéré comme le paradis des géologues. Des millions de touristes viennent jouer les merguez sur ses plages alors qu’un parc infini de montagnes s’offrent à leurs pieds. Cela dit, égoïstement, je préfère qu’il en soit ainsi car la montagne garde ainsi sa quiétude et ne connait pas le triste sort des montagnes réputées.
Rien ne vaut une journée sur ces magnifiques sentiers en petite et bonne compagnie avec dans son sac à dos saucissons et autres ripailles accompagnés de jus «bacchusiens», n’en déplaise aux hygiénistes scrogneugneux qui voudraient nous mettre à l’eau et aux brocolis et oublient de dénoncer les vrais poisons que sont les aliments industriels transformés et les sodas hyper sucrés qui rendent les humains obèses. D’ailleurs un jour je me demande si la Terre, sous leur poids, ne va pas tomber dans le vide et s’éloigner du soleil ! Ce qui règlerait le problème du réchauffement climatique !
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ALICIA vit dans la grande exploitation agricole dirigée par sa sœur et son époux à Skoura, au sud du Maroc. Son mariage vacille, elle n'est pas très heureuse. Une crise politique entre syndicats et gouvernement rendra la marche de l'exploitation difficile tout comme son travail d'infirmière libérale. Suite à la traversée de moments spécialement pénibles pour sa vie de couple, elle envisage son retour en France. Sa sœur Azziza décide de modifier le fonctionnement de l'exploitation dont la charge est trop lourde pour une jeune femme.
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TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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