Eldorad-Oc

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Randonnée vers le Mont Gros en passant par les jasses de Landres et de Bramefan

 

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S’il y a une rando que nous ne sommes pas prêts d’oublier avec mes amis Jo et Claude c’est celle qui nous a menés au Mont Gros en passant par les jasses de Landres et de Bramefan, édifiées dans une zone aujourd'hui peu fréquentée par les humains car elle jouxte une zone réservée à la faune sauvage. En nous suivant, vous allez comprendre pourquoi cette rando restera dans nos mémoires! Nous partons de la petite route de montagne qui surplombe le Rec Grand asséché par l’été infernal que nous avons connu. Nous descendons rejoindre le GR7 qui le traverse pour partir à l’assaut du massif de l’Espinousse dont le Mont Gros est l’un des sommets. Nous sommes le 11 septembre mais déjà certains arbres arborent leur feuillage automnal du fait de la sécheresse qui continue de sévir…en attendant que le ciel nous tombe sur la tête, comme il advient dorénavant ici et là en raison de notre incapacité à restreindre notre boulimie de produits pétroliers!

 

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Les bruyères qui ornent les pentes de ce massif, et magnifient habituellement le paysage pendant la période estivale, sont également en grande partie brulées.

 

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Après quatre cents mètres d’ascension que nos vieilles jambes avalent sans rouméguer* nous arrivons au col de Landres, terme qui, en ancien gaulois, veut dire terre ingrate et inculte, ce qu’atteste la végétation constituée quasi exclusivement des genêts et de pins.

 

  • verbe occitan qui veut dire « râler »

 

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La météo prévoit des orages pour la fin de journée mais déjà, par moments, de grandes masses nuageuses obscurcissent le ciel et vont s’échouer sur le massif du Caroux qui barre l’horizon à l’Ouest.

 

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Nous arrivons sans trop de difficulté à la jasse de Landres magnifique bâtisse dont la vue est d’autant plus émouvante qu’un antique bidon à lait git sur le seuil comme si ses propriétaires avaient quitté les lieux il y a peu.

 

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Je vous dis à chaque fois l’admiration que j’ai pour ces bâtisseurs qui avec les outils rudimentaires dont ils disposaient mus par la seule force humaine ont réussi à intégrer dans les murs de leurs maisons et les murailles bordant les chemins des rochers pesant plusieurs tonnes. Leurs techniques restent pour moi un mystère!

 

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Poursuivant notre périple, nous parvenons à la jasse de Bramefan qui elle aussi a défié le temps. Avec des matériaux primitifs aux formes irrégulières leurs bâtisseurs ont su édifier des bâtiments d’une grande élégance, témoignage d’un haut degré de culture que l’on ne retrouve pas hélas chez les «parpaigneux » contemporains qui défigurent nos villages.

 

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L’énergie qu’ils ont dépensée est cristallisée dans ces murs qui défient le temps et leurs coeurs battent encore dans ces pierres superbement appareillées.

 

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Les humains ont ainsi appris à faire «flotter» les pierres en l'air en les rendant solidaires et en défiant ce faisant la loi de la gravité ! Pourquoi, diable, le génie que nous manifestons dans certains domaines ne nous permet pas de créer un monde harmonieux ou nous serions  solidaires? 

 

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Après les jasses le sentier disparaît quasiment sous les feuillages et les branches mortes. Heureusement quelques cairns, peut être édifiés par les anciens fermiers, subsistent qui nous permettent de nous guider dans ce fatras végétal.

 

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Puis nous traversons des pierriers et des chaos rocheux où nous nous perdrions probablement sans ces cairns providentiels.

 

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Mais leur repérage n’est pas évident et nous errons plusieurs fois de gauche et de droite avant de trouver le bon itinéraire.

 

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Les pierriers traversés, nous retrouvons un semblant de sente qui traverse une superbe hêtraie dans laquelle, confiants, nous nous engageons.

 

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Mais elle se révèle être une impasse qui nous conduit dans le canyon creusé par un torrent dont nous sortons avec difficulté. S’ensuit un parcours erratique à travers de denses taillis de pins de fougères et de genêts pour tenter de retrouver une piste qui mène au mont Gros.

 

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Après une heure de «bartassage»* éprouvant, nous débouchons enfin sur la piste qui mène au mont Gros dont on aperçoit la tour de surveillance des incendies.

 

  • Bartasser est un verbe occitan qui signifie «évoluer dans les broussailles en cherchant son chemin»

 

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Malgré l’orage qui menace nous nous installons au pied la tour pour pique-niquer d’où nous jouissons vers l’Est d’une vue sur l’oratoire de Notre dame du Froid où nous sommes allés cet été avec les petits loups.

 

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Revigorés après de copieuses agapes agrémentées d’une sieste (recommandée par le corps médical !) nous repartons d’un bon pied pensant pouvoir descendre «en roue libre» par de bons sentiers  vers notre point de départ.

 

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Mais très vite les choses se corsent à nouveau, le sentier que nous avions emprunté l’hiver de l’an passé en revenant du Montahut étant lui aussi encombré de branchages et envahit par la végétation. C’est ainsi que les sentiers non entretenus par la Fédération Française de Randonnée Pédestre disparaissent peu à peu. Sans doute faut il y voir la volonté de cantonner les randonneurs sur certains itinéraires pour préserver la tranquillité de la faune. Je serais volontiers d’accord avec cette approche si l’on ne permettait pas aux chasseurs d’aller partout avec leur 4X4 y compris dans les zones protégées pour exterminer cette même faune que l’on prétend protéger! Et que l’on n’invoque pas la nécessité de réguler les espèces, laissons plutôt les loups les lynx et les renards s’en charger plutôt que ces dangereux nemrods  motorisés et ventripotents! 

 

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Les choses se corsent sacrément et nous devons nous ouvrir un passage dans un fatras de fougères de genêts et de ronces sans trop savoir où nous allons avec la sourde inquiétude de tomber dans le ravin qui, nous le savons, borde le chemin. 

 

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Après une heure de bataille avec le monde végétal, nous en ressortons sains et saufs mais avec pas mal de rayures sur nos carrosseries! Soyez certains qu’à la prochaine sortie je mettrai un pantalon long! Malgré ces impedimenta, moi et mes camarades éprouvons un sentiment de plénitude de pouvoir vivre encore, à trois quarts de siècle passés, ce genre d’aventure qui injecte dans nos coeurs une pincée d’adrénaline dont l'effet excitant et euphorisant est semblable à celui qu’ils recevaient quand nous "montions l’escalier" pour rejoindre nos belles!»

 

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Nous rejoignons le confortable GR qui traverse l’admirable hameau de Chavardès où se dresse une habitation qui chaque fois provoque mon émerveillement avec la rectitude de ses murs.

 

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Il possède aussi le plus beau four traditionnel du Languedoc dont la gueule noire a gardé l’écho des voix de  celles et ceux qui au cours des siècles passés l’ont utilisé.

 

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Nous descendons ensuite vers notre point de départ en conduite automatique, le GR parfaitement balisé ne nous réservant aucune mauvaise surprise.

 

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Nous dévalons les derniers kilomètres impatients de retrouver nos blondes qui sont restées au frais dans notre attelage et nous accueillerons d’un langoureux baiser.

 

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Je vous invite à écouter ma chanson

 

Migrant Boy

 

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Sur mon blog Canta-la-Vida

(lien dans la barre de titre)

 

TEXTE & PHOTOS ULYSSE



01/10/2023
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