Eldorad-Oc

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«Quand on aime on ne compte pas» profère un sage dicton que tout le monde applique sauf les radins bien entendu! Et bien, ce que moi et mes potes de rando ne comptons plus sont les sommets que l’on a grimpés et aujourd’hui on va s’en faire deux de plus: le Montahut (1053m) et le Mont gros (1049) dans le massif de l’Espinouse, voire trois avec les Bourdils (1086m) mais qui n’est toutefois qu’une grosse butte entourée de sapins et n’offre donc aucun point de vue. Nous partons du hameau d’Auziale perché au dessus du beau village d’Olargues dont je vous recommande la visite si vous passez dans le coin. Nous empruntons pour l’heure une confortable piste forestière qui grimpe le long  de chaos rocheux.

«Solide comme un roc» affirme un autre dicton qui pourtant manque de pertinence car les rocs ne sont pas si solides que ça! La pluie, le vent, le soleil, le gel en viennent à bout! Certes cela prend du temps mais le résultat est là malgré la solidarité dont ils font preuve entre eux pour s’empêcher de tomber, ils finissent par être réduits en cailloux, puis en grains de sable!

Alors que la montagne se désagrège ainsi lentement, nous la grimpons et élargissons notre horizon jusqu’à la mer que le soleil levant recouvre d’une parure d’or. On a peine à concevoir que l’océan de monts bleutés que l’on découvre devant nous aura sombré d’ici cent millions d’années pour finir en bancs de sable le long de cette mer. A ceux qui en doute rappelons que le massif hercynien dont l’Espinouse est le résidu s’élevait à 5000mètres il y a trois cent millions d’années.

A notre droite se dresse le massif du Caroux, partie la plus méridionale du massif de l’Espinouse, soumis à l’influence méditerranéenne alors que la partie nord de l’Espinouse subit plutôt une influence océanique.

La piste que nous remontons alterne les tronçons en forte pente et les replats qui nous permettent de reprendre notre souffle et à moi de prendre quelques photos. En surplomb nous découvrons le Montahut qui est notre premier objectif.

Parvenus au col de Peyre Azent nous suivons le GR qui contourne le Montahut  par le sud. Derrière nous on aperçoit le mont Gros et sa guérite de surveillance anti-incendie qui est notre second objectif.

Pour l’heure, nous quittons le GR pour entreprendre l’ascension du Montahut luttant contre la force de gravité avec au moins autant de détermination que cet arbuste qui a eu le malencontreux destin de naître dans l’anfractuosité de rochers.

Le Montahut  n’est vraiment qu’un gros tas de cailloux prêts à dévaler la pente. Nous prenons garde à ne pas nous placer dans leur éventuelle trajectoire.

Et une nouvelle fois, les rois du monde nous sommes, mais des rois débonnaires et pacifiques émus devant la beauté de notre planète que l’inconscience et la cupidité des homo sapiens rendra hélas bientôt invivable pour notre espèce! 

Derrière l’océan de monts héraultais au loin s’étire la partie orientale de la chaine enneigée des Pyrénées que domine le Canigou. Nous gavons goulument notre âme de cette splendeur et faisons ainsi des réserves de beauté pour les tristes jours qui immanquablement nous attendent où ne pourrons plus gravir les sommets !

Nous redescendons vers le GR sous le regard indifférent d’un vieux montagnard en méditation et qui a choisi de finir sa vie en ces lieux. Aurons nous le jour venu son courage?

Puis nous quittons le GR pour grimper sur la butte des Bourdils (1086m) et rejoindre le refuge du même nom où j’ai passé en compagnie d’amis, des mes enfants et petits enfants des soirées et nuits mémorables! Une fois même en compagnie de Gibus et Marie nous y avons été assaillis par un loup, souvenir à découvrir ICI ! 

Nous nous remettons en route après un picnic roboratif conclu par l’incontournable verre de Génépi, élixir de longue vie à deux conditions : 1) le boire à au moins mille mètres d’altitude 2) l'emmener "pedibus jambis" dans son sac à dos à cette altitude. Nous nous dirigeons vers le mont Gros par une piste forestière qui sinue à l’ombre dans les sapinières et a de ce fait conservé, à notre grand étonnement, une partie de  sa parure neigeuse.

Nous croisons un loup blanc affamé qui tente de tromper sa faim en avalant une pierre, faute de trouver un sanglier ou un mouflon que les nemrods ont par leurs mortifères et stupide pétarades chassés des lieux.

Et nous voilà au sommet du mont Gros d’où l’on perçoit la chapelle Notre dame du Froid destination d’une autre belle randonnée à retrouver ICI

Mais l’heure tourne et nous redescendons vers le vallon de Chavardès par un antique sentier dont j’ai heureusement gardé le souvenir mais qui est hélas en train de disparaître faute d’entretien. Je déconseille aux amateurs de chercher à l’emprunter en été car il disparaît alors sous des taillis de ronces et de fougères.

Après avoir rejoint le GR, nous parvenons au hameau de Chavardes dont les ruines magnifiques témoignent du sens de la beauté et du travail bien fait - on se souciait alors des génération futures - qui animaient les anciens. On sent qu’ils faisaient tout (maisons, murets, sentiers, cultures, outils etc…) avec passion car leur survie en dépendait.

Le four du hameau est une petite merveille architecturale qui appelle au recueillement pour tenter d’entendre dans le vent les voix, les rires et les chants de celles et ceux qui venaient y cuire leur pain ou leurs aliments.

Après cette descente dans le vallon nous allons devoir remonter vers le col de Peyre Azent en suivant de nouveau le GR qui longe des chaos rocheux que des arbres écartèlent de leur puissance extraordinaire. Les arbres sont pour moi les êtres les plus fascinants du monde vivant.

Le GR passe de vallon en vallon en contournant des pitons rocheux...

...ou en les gravissant, nous imposant un ultime effort pour rejoindre le col de Peyre Azent.

Une fois au col, nous mettons notre levier de vitesse sur «roue libre» et rejoignons Auziale quasiment sans effort! Grace au Génépi les papis ont encore de la ressource!

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Je vous invite à écouter ma chanson 

Je me demande....

Sur mon blog Canta-la-Vida

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Mon ami Gibus vient de publier son troisième roman que vous pouvez commander dans toutes les bonnes librairies

(Decitre.fr, FNAC...)

TEXTE & PHOTOS ULYSSE