Lieux enchanteurs autour de Gruissan
Même si j’ai un tropisme pour la montagne, j’aime de temps en temps aller me balader en bord de mer ou autour des étangs et lagunes nombreux dans ma région. Aujourd’hui nous mettons donc le cap vers Gruissan, joli village de l’Aude entouré par la mer et plusieurs étangs. Il est reconnaissable à sa tour Barberousse perchée sur un promontoire rocheux qui domine la mer.
Nous empruntons une petite route qui traverse l’étang du Nord et court au ras de l’eau, nous donnant la sensation d’être non pas dans une voiture mais dans un bateau.
Nous arrivons au domaine départemental du Grand Castelou, ancienne saline puis domaine agricole, dont le Conservatoire du littoral a fait l’acquisition en1984. Ici la nature sauvage a retrouvé sa place mais les activités humaines, présentes ou passées, restent néanmoins perceptibles.
Des sentiers y ont été aménagés pour la visiter dont le terrain meuble et plat convient parfaitement à mes vieux genoux. La gestion de l’eau est fondamentale dans la préservation du site. Après l’exploitation salinicole où il a fallu gérer les apports d’eau salée, ce sont les apports d’eau douce - à partir du canal de la Robine - qu’il a fallu maîtriser pour pouvoir cultiver. Le réseau hydraulique ainsi mis en place se compose de plusieurs dizaines de kilomètres de fossés et de près d’une centaine d’ouvrages (martelières et emplanchoirs) pour assurer la submersion plus ou moins prolongée des terres et permettre le maintien de la biodiversité du site.
Sur la partie Est du site, le pâturage – chevaux et taureaux camarguais – domine. À l’Ouest et au Sud se trouvent les zones les plus sauvages : les sansouires, les prés salés, et les roselières qui occupent de vastes étendues de manière plus ou moins imbriquée.
Vers le nord, on découvre le joli village de Bages perché sur une colline qui surplombe l’étang qui l’entoure.
Ces eaux salines sont riches en crustacés et nutriments qui sont appréciés des flamants et autres oiseaux marins qui viennent nicher, hiverner, chasser ou tout simplement faire une halte migratoire sur le site.
En regardant vers le Sud Ouest on découvre la ligne enneigée des Pyrénées orientales dominée par le Canigou.
Après avoir déjeuner à l’excellent restaurant de La cambuse du Saunier situé au coeur des salins* encore en exploitation dans l’île Saint Martin près de Gruissan, nous traversons les marais côtiers pour nous rendre sur l’immense plage sauvage qui va jusqu’à Port la Nouvelle. A cette saison il y a plus de visiteurs emplumés que de bipèdes.
* Ces salins méritent une visite et vous pouvez les découvrir ICI
A qui sait la regarder, notre terre est partout source d’émerveillements, telles ces mini dunes créées par ce caillou qui fait obstacle à la Tramontane qui dépose dans son prolongement le sable qu’elle transporte.
La configuration de ces minis dunes varie en fonction de celles des cailloux. Comme pour les flocons de neige tous différents !
Vous ajoutez à ce spectacle le jeu de l’ombre mouvante que crée le caillou et vous avez une oeuvre d’art vivante de cette grande artiste qu’est notre Terre !
Et ces oeuvres d'art m'ont inspiré ce poème :
Oeuvres d'art éphémères,
Que balaient un vent contraire,
Comme les moments de nos vies,
Que le temps engloutit !
En relevant les yeux, la vue porte à plus de cent kilomètres à la ronde jusqu’à la ligne des monts d’Albère qui marquent la frontière avec l’Espagne.
La beauté est aussi dans ces vagues bousculées par la Tramontane qui crée un voile d’écume irradiée par le soleil.
La masse du Canigou, jaillie des entrailles de la Terre il y a quarante millions d’années du fait de la poussée de la plaque africaine contre la plaque européenne, semble à portée de main.
Nous prenons le chemin du retour alors que le déclin du soleil fait couler le bleu du ciel dans les étangs.
Et quand finalement ses rayons rasent les eaux, ils y sèment un peu de la neige qui recouvre le Canigou. Notre terre est vraiment une planète magique et nous ne la méritons pas vu le peu de soin que nous en prenons !
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Texte & Photos Ulysse
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