Du lac de Cécélès à Fontanès avec en ligne de mire le pic Saint Loup

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Du lac de Cécélès à Fontanès avec en ligne de mire le pic Saint Loup

Comme de nombreux travailleurs, j’ai durant ma vie «active» passé la plus grande partie de mes journées le cul sur une chaise ou sur un siège de train ou de métro. Maintenant que je ne suis plus considéré comme un «actif» je passe mon temps à gambader. Amusant paradoxe! C’est bon pour le moral, pour la santé et, par ricochet, pour le budget de la sécu dont j’ai l’immense plaisir de ne pas contribuer au déficit! Marchez, c’est bon pour le budget de la Nation! Qui plus est, c’est la plus dépaysante, la plus diversifiée et la plus plaisante des écoles! Nous voilà donc partis pour notre rando hebdomadaire après avoir garé notre monture au couvent des Tourelles à St Mathieu de Tréviers. Nous cheminons sur une large piste forestière qui traverse le plateau des Rabassières. Lauriers-tins, chênes verts et pins créent une ambiance printanière que magnifie le soleil enfin revenu dans le Languedoc.

Nous quittons la piste pour emprunter un sentier qui descend de façon plutôt abrupte vers le lac de Cécélès. Les arbres nous tendent leur tronc secourable lors de passages un peu scabreux. La rando n’est pas toujours sans risque mais, à notre âge canonique, ça pimente la vie d'éprouver de temps en temps le frisson du danger à défaut de celui de la passion!

Au demeurant, la force des arbres est incommensurable! Nés d’une minuscule graine, ils sont capables « d’exploser » les roches les plus dures.

Nous arrivons sans encombre au bord du lac dont les eaux turquoises ressemblent à celles d’un lagon polynésien. Mais en guise de chants de vahinés nous entendons plutôt des coassements de grenouilles dont c’est le temps des amours !

Parlant d’amour, nous découvrons la Guinguette des Amoureux dont la montée des eaux rend pour le moment l’accès impossible. C’est peut être aussi bien car la réputation n’est pas terrible si l’on en croit les avis sur internet ! Dommage car le lieu est idyllique.

Nous longeons la rive nord du lac dont les eaux sont baignables et, paraît-il, poissonneuses; avis aux pêcheurs! Notons que ce lac est artificiel et que lors de son creusement, on a découvert plusieurs tombes du XIIème siècle témoignant de la présence d’un cimetière qui était adjacent à une chapelle disparue mais répertoriée sur le Cartulaire de Maguelone sous le nom de Santa Maria Cecellensis, d’où le nom du lac. Ajoutons que non loin de là se trouve le domaine Cécélès qui correspond à un lieu habité depuis les gallo-romains.

Nous dirigeant vers le village de Ste Croix de Quintillargues nous évoluons parallèlement à la falaise de l’Hortus, lieu d’une superbe randonnée que vous pouvez découvrir ICI.

Ayant progressé et nous retournant nous apercevons le pic Saint Loup faisant face à l’Hortus dont l’origine géologique sont complètement différentes. Alors que le Pic Saint Loup est né d’un basculement à la verticale d’un socle sédimentaire corallien lors de la surrection des Pyrénées il y a cinquante millions d’années, l'Hortus s’est formé par l’effondrement puis l’érosion, au fil du temps, du plateau situé entre l'Hortus et le pic Saint-Loup.

Si le phénomène d’érosion nous concerne tous et nous ramène progressivement à un misérable petit tas d’atomes, chaque printemps nous donne l’illusion d’un renouveau avec l’explosion des bourgeons puis des feuilles et celle des tapis de fleurs qui illuminent les prairies

Comme dans toute randonnée, il y a toujours un détail qui irrite l’homo sapiens écolo-sensible que je suis, comme ces débris de plastique qui jonchent le sol et proviennent des protections que mettent les vignerons au pied de leurs jeunes vignes pour les protéger des rongeurs. Plutôt que de les ramasser une fois que les plants sont adultes, certains les laissent dans leur vignes se désagréger peu à peu et être ainsi disséminées par le vent dans la nature. On retrouve ainsi des micro particules de plastique dans les rivières, les mers, les glaciers et dans nos organismes!

Fort heureusement, la beauté des lieux me fait vite retrouver ma sérénité d’autant que la vue du clocher de Fontanès, que l’on aperçoit au dessus des frondaisons, signale l’heure du pique-nique que nous allons consommer confortablement installés à une table sise opportunément dans un parc public. J’adresse un grand merci à la municipalité pour cette heureuse initiative.

Mais avant d’y parvenir, nous devons franchir un gué, exercice plus délicat qu’il n’y parait quand les pierres du gué sont instables !

Notre collation prise, nous repartons en direction de St Mathieu de Tréviers

Notre panorama s’élargit vers la montagne qui prolonge le pic Saint Loup et sur laquelle est juché le château de Montferrand, actuellement en réhabilitation et fermé au public. Nous longeons une jeune vigne d’un vigneron vertueux qui laisse l’herbe pousser et permet ainsi de préserver la richesse organique du sol bénéfique aux plants de vigne et au vin qu’elle produira.

Ces vignes appartiennent au domaine exceptionnel de la Roque qui est en biodynamie et dont la beauté de l’environnement se retrouve dans les nectars qu’il produit.

Au fur et à mesure que nous avançons, le Pic saint Loup emplit notre champ de vision et nous discernons les ruines du château de Montferrand juchées sur le promontoire qui le précède.

En voici une photo qui date de quelques années alors que l’on pouvait encore y accéder.

Randonner en Languedoc c’est traverser des paysages en Cinémascope !

Nous remontons sur le promontoire des Rabassières pour rejoindre St Mathieu de Tréviers par un sentier apparemment peu fréquenté….

….qui nous contraint à un peu de gymnastique bénéfique à l’entretien de la souplesse de nos articulations.

Nous retrouvons ensuite une confortable piste que nous descendons en roue libre jusque’à notre monture.

Voici une dernière vue bucolique du Pic Saint Loup dont l’aspect très particulier identifiable à mille lieues à la ronde a inspiré de nombreux artistes.

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