Eldorad-Oc

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Pour rasséréner mon esprit affligé par le spectacle grand-guignolesque que donne nos députés et politiciens, rien de tel que de partir randonner sur le Larzac, région d’une beauté sauvage et austère que des générations d’humains, animés par le sens du devoir et l’intérêt commun, ont façonné et sillonné de sentiers qui conduisent à mille merveilles. En ce frais et beau matin du 27 novembre, nous partons donc de Notre Dame de la Salvage, église perdue aux confins nord du Larzac. Elle était autrefois appelée Notre Dame de la Citerne car s’y trouvait une citerne édifiée par les gallo-romains où les troupeaux transhumants, qui venaient du Causse Noir en traversant la Dourbie en contrebas au Moulin de Laumet, s’arrêtaient pour s’y désaltérer.

Son nom actuel vient probablement du mot latin «silvatica», signifiant étendue boisée, devenu en occitan «salvaja», car l’église est effectivement entourée d’une vaste et magnifique forêt.

Nous sommes étonnés de croiser à cette saison des moutons en liberté car dès la fin octobre ces animaux regagnent généralement leurs bergeries mais le propriétaire, que nous croisons, nous précise qu’il s’agit d’une race rustique venant d’Ecosse qui vit toute l’année en plein air, même lors de l’agnelage. Sur le Larzac il n’y a pas d’élevage industriel pratiqué par une agriculture mortifère et polluante défendue par certains syndicats agricoles.

Parvenus à la ferme de la Serre, nous empruntons un petit sentier qui part à l’assaut de la butte de la Clapade qui domine la Dourbie, rivière qui rejoint le Tarn à Millau.

Prenant de la hauteur, nous découvrons les frondaisons dorées des arbres à feuilles caduques qui contrastent avec le vert bronze des conifères. La nature est une artiste!

Soudain, le spectacle prodigieux du canyon ennuagé de la Dourbie,  que dominent les ruines d’une ancienne église, se déploie sous nos yeux.

Cette église dénommée Saint Martin de Mauriac, ou de la Clapade - qui désigne en occitan un lieu pierreux - aurait été édifiée au cours du XIème siècle puis abandonnée au XVème siècle, une nouvelle église ayant été reconstruite plus au sud à Saint-Martin du Larzac. 

A coté, se dresse une ancienne grange mentionnée sur le cadastre en 1830, signe de sa conversion en bâtiment à usage agricole. La butte, très bien exposée, a dû être un lieu de cultures dépendant de la ferme de la Serre toute proche dont la construction remonte au XVIIème siècle et qui est aujourd’hui encore habitée malgré son extrême isolement. Ses habitants ont fait leur la devise « Pour vivre heureux vivons cachés »

Les paysans qui venaient cultiver ces lieux jouissaient d’un panorama sublime qui devait alléger un peu la dureté de leur labeur. Ils surplombent, en effet, le canyon de la Dourbie, envahi ce matin par une mer de nuages qui lui confèrent un aspect féerique.

Rappelons que le Larzac est l’héritage d’une mer qui occupait les lieux entre 175 et 160 millions d'années au fond de laquelle se sont déposés des sédiments calcaires riches en sels magnésiens, favorables à leur transformation en dolomie. Une fois la mer retirée, ces fonds ont été portés à mille mètres d’altitude par la surrection des Pyrénées il y a quarante millions d’années. Les cours d’eau, comme la Dourbie et la Vis, y ont ensuite creusé des canyons.

Ces reliefs déchiquetés qui sont appelés «karstiques» résultent de l’érosion hydrochimique des roches carbonatées comme les calcaires dolomitiques. Le terme « karst » est originaire de la région éponyme du plateau de Karst situé entre l’Italie, la Slovénie et la Croatie, dont la géomorphologie est très représentative de ce type de relief.

Nous revenons vers Notre Dame de la Salvage pour y prendre une substantielle collation avant d’entreprendre la seconde partie de notre exploration. La luminosité céleste, la verdeur des prés qu’illumine la rosée, les camaïeux de couleurs des frondaisons, le profil paisible du chemin, nous plonge dans une douce béatitude régénératrice. Allez marcher sur les chemins, sans penser à demain et vous en reviendrez serein! 

Ayant apaisé les exigences de nos gosiers et estomacs en les gratifiant, tradition oblige, d’un beaujolais nouveau, nous prenons la direction de la ferme Pompidou, dont le nom étonne mais qui viendrait du mot occitan «pompidor» qui veut dire sommet aplati, ce qu’est le Mont Redon au pied duquel elle est située. Parvenus à cette ferme, qui dépendait de l’ordre du Temple présent sur le Larzac et était appelée aussi "las Olmédes" car elle est environnée d’une forêt d’ormes (olmes en occitan), nous quittons la piste forestière pour nous engager vers un petit sentier qui grimpe vers la rive sud du canyon de la Dourbie.

Peu à peu le canyon où les nuages matinaux se sont évaporés se révèle à nos regards éblouis

Au loin, une brume subsiste où l’on distingue ce chef d’oeuvre architectural qu’est le viaduc de Millau. Les humains font parfois de « beaux enfants » à notre planète .

Le sentier, par endroits vertigineux mais sûr, longe le canyon révélant tours, châteaux, «guetteurs» karstiques qui nous laissent « babas » …sans rhum !

Quand on voit certains rochers suspendus au dessus du vide, on se dit qu’il est périlleux de descendre la Dourbie en canoë !

Quant à quelques tours de roue de chez soi et quelques enjambées, on peut jouir d'un tel spectacle en cinémascope, nul besoin de voyager à l’autre bout du monde

Puis le sentier bifurque vers le sud quittant les rives de la Dourbie et offre une vue sur l’océan forestier qui occupe cette partie montueuse du Larzac où "flottent" ici et là quelques hameaux dont celui de Pierrefiche que l’on aperçoit dans le lointain. Ce hameau doit son nom au menhir sculpté (ficha) en occitan situé non loin du village.

Nous traversons, ensuite, une magnifique ormaie qui porte fort bien son nom en cette saison automnale, merveilleux trésor qui vaut mieux que ceux que les milliardaires accumulent dans leurs coffres forts.

De retour près de Notre dame de la Salvage, nous longeons un pré où vaquent paisiblement deux chevaux. Sur le Larzac les paysans, qui ont défendu pacifiquement leurs terres contre le projet de camp militaire, pratiquent une agriculture respectueuse du monde vivant et du bien être animal. Certains paysans qui polluent la nature, maltraitent les animaux et détruisent des biens publics feraient bien d’en prendre de la graine. Comme je le dis souvent : en Aveyron tout est bon !

PS : J'informe mon lecteur Daniel que j'ai répondu à son commentaire relatif aux circuits dans l'article sur le causse de Clairac et Boussagues. 

  Je vous invite à aller sur mon blog musical 

 Canta-la-Vida  

(lien dans la barre de titre) 

pour écouter ma chanson:

Paulette

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ALICIA vit dans la grande exploitation agricole dirigée par sa sœur et son époux à Skoura, au sud du Maroc. Son mariage vacille, elle n'est pas très heureuse. Une crise politique entre syndicats et gouvernement rendra la marche de l'exploitation difficile tout comme son travail d'infirmière libérale. Suite à la traversée de moments spécialement pénibles pour sa vie de couple, elle envisage son retour en France. Sa sœur Azziza décide de modifier le fonctionnement de l'exploitation dont la charge est trop lourde pour une jeune femme.

TEXTE & PHOTOS ULYSSE