Périple en Aveyron - 1 - De Bozouls à Muret le Château
Celles et ceux qui lisent régulièrement ce blog savent que j’ai un faible pour l’Aveyron, département limitrophe de celui de l’Hérault où je vis. Certes, mon département comporte des sites magnifiques et des reliefs que mes vieilles jambes adorent arpenter mais, hélas, nombreux sont ses villages peu à peu défigurés par des lotissements sans âme et des kilomètres de murs de parpaings bruts dont leurs habitants s’entourent comme si une invasion barbare les menaçait! Les aveyronnais, par contre, ont le souci de préserver la beauté de leurs villages et c’est un bonheur que d’aller les visiter. Nous commençons notre nouveau périple par Bozouls et son «trou» spectaculaire en forme de fer à cheval de 400 mètres de diamètre et 100m de profondeur creusé par une modeste rivière, le Dourdou.
Celles et ceux qui ont une bonne mémoire se rappelleront que je les ai déjà emmenés en ce lieu étonnant, mais la nouveauté, cette fois-ci, est que nous allons y descendre et en faire le tour.
Le Dourdou forme un vaste cingle qui enserre un îlot verdoyant où est posée la belle église Sainte Fauste que nous visiterons plus avant.
De là où nous sommes, nous apercevons l’auteur de cette merveille, le Dourdou, aujourd’hui dans une petite forme mais qui connait des crues dévastatrices pendant les épisodes cévenols.
Descendus dans le canyon, nous longeons son cours, agrémenté, pour l’heure, d’une maigrelette cascade.
La piste qui suit la rivière donne un bel aperçu de la hauteur des falaises qu’il a patiemment grignotées.
Nous remontons sur l’éperon verdoyant où est nichée Saint Fauste.
C’est une belle église romane du XIIème siècle dont les piliers du choeur s’évasent légèrement ce qui ne semble pas affecter sa solidité. Mais chacun pense intérieurement «Pourvu qu’ils tiennent encore un peu! »
Bien que romane, elle est très lumineuse et comporte des vitraux qui créent d’intéressants jeux de lumière sur le sol qui valent bien des oeuvres d’art !
Poursuivant sur le promontoire, nous revenons vers le début du cingle qui nous permet de vérifier qu’aucune fausse note ne vient entacher l’urbanisme des lieux ! Chapeau les aveyronnais !
Le souci esthétique qu’ils ont est agrémenté, en outre, de sculptures installées ici et là, comme ce cheval fort original réalisé par l’étonnant André Debru dont nous avons visité l’atelier il y a quelques années.
On y voit également ce berger et ses brebis, du même artiste, installés dans une prairie.
Quittant Bozouls, nous nous rendons à Rodelle, pittoresque village édifié lui aussi sur un promontoire rocheux qui fut occupé tour à tour par les gaulois, les romains puis les wisigoths avant de devenir une possession des contes de Rodez. Au demeurant «Rodelle» signifie «petit Rodez».
Son église, bâtie entre le XIIème et le XVème siècles et donc de styles composites, comporte un magnifique clocher peigne dont deux cloches manquent, sans doute égarées lors d’un voyage pascal à Rome ou kidnappées par des chenapans qui voulaient s’en accaparer les oeufs !
Fort lumineuse*, il règne en son sein une atmosphère de sérénité que renforcent les fresques ludiques qui ornent certaines parois.
* pour la visiter, demander la clé à la mairie
On y découvre aussi cette remarquable piéta, réalisée par des artistes albigeois au XVIème siècle, que j’aime particulièrement car l’on y voit Marie Madeleine essuyant, de ses cheveux, les plaies aux pieds de son amant défunt Jésus. Le visage de Marie exprime aussi une intense douleur. Mis à part les affabulations sur la naissance de Jésus, le christianisme* est respectable pour l’estime qu’il porte aux femmes et la place qu’il leur confère ainsi que l’hommage qu’il rend au vin. Sans les femmes et le vin que vaudrait la vie sur Terre!
* je parle du christianisme et non de l’église catholique, club de vieux barbons misogynes et rétrogrades
Il y a aussi cette statue où, personnellement, je vois Moïse qui nous montre les tables de la loi que Dieu lui a transmises et qui nous regarde l’air désespéré en semblant nous dire «Bande de mécréants, qui vous conduisez comme des chenapans, faudrait pas oublier les dix commandements que je vous ai révélés sinon on va vous retirer des points pour entrer au paradis». Bon, de toute façon, moi les points, avec mes nombreux blasphèmes, ça fait longtemps que je ne les ai plus!
On est étonné de découvrir des vignes dans ce département mondialement connu pour ses fromages de brebis et notamment son Roquefort. Mais de jeunes vignerons ont réhabilité les vignobles de leurs ancêtres et commencent à produire des vins estimables à partir de cépages locaux comme le Fer Servadou, le Mauzac.
Nous nous rendons ensuite à Lagnac pour y visiter la belle église Saint Etienne, hélas fermée, comme de nombreux édifices religieux, les anges n’étant plus assez nombreux pour en assurer la sécurité. Il faut dire qu'avec la diminution du nombre de croyants les caisses du ciel aussi sont vides !
La dernière étape de notre périple du jour nous emmène à Muret le Château, le bien nommé, vu que son château perché sur un promontoire domine les maisons du village.
Ses habitants sont, à l’unisson de leurs habitations, parés de façon traditionnelle !
Là encore, tout est harmonieux et les fleurs qui décorent les devantures des maisons témoignent de la culture et de l’esprit collectif qui anime les habitants. Ici, on respecte ses voisins et on ne leur impose pas des horreurs!
A quelques minutes du village, le ruisseau des Douze dévale la colline sous la forme d’une belle cascade avant d’aller se jeter dans le Dourdou.
Rafraichis par ce spectacle, nous reprenons nos montures pour rejoindre à Onet le Château notre hôtel «Aux Berges de l’Aveyron» que je vous recommande chaudement pour un séjour dans cette superbe région.
A suivre….
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