De Castanet le Haut à Fagairolles
Cela faisait plusieurs sorties que nous jouions aux tire-au-flanc en choisissant des randonnées sans dénivelé et nos mollets commençaient à se ramollir, nos alvéoles pulmonaires à s’encrasser et nos ventricules à s’étioler. Aussi, en ce 11 novembre, fête de l’armistice, nous avons, par esprit de contradiction, décidé de sonner la charge et de partir à l’assaut du col de Bouisset et du sommet des Suques (934m). Partant du hameau de Castanet le Haut, nous avons cinq cents mètres de dénivelé à "avaler", ce qui est peu par rapport à nos exploits passés mais honorable pour des septuagénaires bien avancés.
Cette photo où figure, en arrière plan, notre objectif, vous donne, au demeurant, une idée de la grimpette que cela représente. Nous allons suivre, un court moment, le cours de la Mare qui se la coule douce vu qu’elle obéit à la loi de la gravité que nous allons, par contre, affronter!
L’eau, nécessaire au maintien de la vie sur terre peut aussi, hélas, occasionner bien des drames; elle a ici un aspect bucolique et dans son cours tranquille Narcisse pourrait s’y mirer.
La piste qui nous emmène vers les sommets est confortable. Les frondaisons aux couleurs automnales se gavent des rayons du soleil avant d’aller joncher le sol pour recycler les minéraux que les arbres lui ont empruntés.
Les graines laineuses d’une eupatoire chanvrine attendent que le vent les disperse pour participer elles aussi au grand ballet de la vie sur Terre. C’est une plante très mellifère dont raffolent les papillons. Elle a aussi de nombreuses vertus médicinales; elle est notamment utilisée pour cicatriser les plaies. Ainsi les animaux blessés viennent-ils se frotter contre ses feuilles pour se soigner.
Nous prenons, pas à pas, de l’altitude et, derrière nous, les masses rocheuses du massif de l’Espinousse que nous avons maintes fois arpenté barrent l’horizon.
Parvenus au col du Bouisset, un paysage de vallons verdoyants se déploie devant nos yeux, spectacle emplit de sérénité mais qui, hélas, est vite troublée par des coups de fusil qui se font entendre.
De fait, non loin de ce col sévissent des partisans de cette «noble» tradition qu’est la chasse et qui guettent le passage des quelques palombes qui passent là, rares survivantes d’un massacre séculaire.A cause de la chasse, on ne croise plus d’animaux sauvages au cours de nos randonnées. Par contre on trouve plus de cartouches que de champignons, les chasseurs n’ayant même pas la délicatesse (mais c’est effectivement trop leur demander) de les ramener avec eux.
Un peu plus loin sur le sentier, on trouve une palombe (appelée aussi pigeon ramier) morte atteinte par une balle et que les chasseurs n’ont pas retrouvée. Un massacre aussi scandaleux qu’inutile.
Devant ce sinistre spectacle, on rit jaune en lisant cette pancarte où les chasseurs veulent nous faire croire qu’ils sont des défenseurs de la nature. De qui se moque-t-on quant on sait que l’on assiste partout à un effondrement de la biodiversité. Jupiter qui a divisé par deux le prix du permis de chasse aurait mieux fait de le quintupler, ce qui aurait permis de préserver la faune sauvage tout en réduisant le déficit budgétaire.
Au sommet des Suques la beauté du paysage, que le soleil balaie de ses rayons alors que le vent bouscule les nuages, nous met un peu de baume au coeur après cette sinistre rencontre.
Nos pas nous conduisent vers le hameau de Fagairolles où un gîte rural met ses tables en plein air à la disposition des randonneurs. Un peu de confort est fort bienvenu pour célébrer ce rituel des randonnées qui est de faire bombance en buvant à notre santé et à la vôtre chères lectrices et chers lecteurs. Et ce n’est pas avec l’eau du robinet que je trinque vu qu’elle est contaminée avec un herbicide largement utilisé par les céréaliers ! Je compatis avec le sort difficile de certains paysans mais pas de ceux qui nous empoisonnent. Quant aux autorités sanitaires qui nous déconseillent de boire du vin, ils ont bonne mine!
Puis c’est le retour sous un ciel qui devient de plus en plus maussade par un sentier rendu aussi moelleux qu’une moquette par un lit de feuilles mortes.
Nous passons au pied d’une souche d’un hêtre géant, magnifique sculpture naturelle qui témoigne de l’extraordinaire vitalité du règne végétal.
Le vent qui s’est levé chasse les nuages et le soleil ranime les couleurs du monde qui nous entoure. Source de vitamine D pour nous qui nous donne le moral, le soleil confère aussi du «peps» aux paysages.
Puis le sentier plonge vers Castanet le Haut au travers d’une exubérante végétation qui nous offre un «bain de forêt» que les japonais nomme « shinrin yoku » dont les bienfaits sont reconnus par les scientifiques. Au demeurant si vous souhaitez prendre un bain de forêt sans trop vous fatiguer cliquez ICI
Une échancrure dans le rideau d’arbres nous permet de contempler, vers le Nord, la chaine des monts d’Orb que domine le Marcou où nous avons un jour évolué au milieu d’une harde de chevaux en liberté, magnifique rencontre qui reste en ma mémoire.
Nous croisons deux hêtres lancés dans une samba endiablée qui leur a fait perdre toutes leurs feuilles. Nous déclinons leur invitation à se joindre à eux car je suis un piètre danseur bien que je n’ai plus non plus de «feuille» sur la cacahuète.
Nous passons devant la maison de Danyel Gérard qui lui a inspiré sa chanson « Il pleut dans ma maison ». Seuls celles et deux nés avant le mitan du siècle dernier savent de qui je parle! Je note, au passage, que le logiciel de mon ordinateur n'a pas reconnu le mot "mitan", l'IA se fait "blouser" par un vieux schnock comme moi, c'est plutôt rassurant ! Tiens elle ne reconnait pas non plus le mot "blouser". Quelle c.....!
Nous retraversons la Mare dont le cours tranquille a réussi toutefois à se frayer un chemin dans les rochers. Illustration de la puissance de l'eau dont les humains sont hélas parfois les victimes.
PS : J'informe mon lecteur Daniel que j'ai répondu à son commentaire relatif aux circuits dans l'article sur le causse de Clairac et Boussagues.
Je vous invite à aller sur mon blog musical
(lien dans la barre de titre)
pour écouter ma chanson: Qui peut répondre à ma question ?
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ALICIA vit dans la grande exploitation agricole dirigée par sa sœur et son époux à Skoura, au sud du Maroc. Son mariage vacille, elle n'est pas très heureuse. Une crise politique entre syndicats et gouvernement rendra la marche de l'exploitation difficile tout comme son travail d'infirmière libérale. Suite à la traversée de moments spécialement pénibles pour sa vie de couple, elle envisage son retour en France. Sa sœur Azziza décide de modifier le fonctionnement de l'exploitation dont la charge est trop lourde pour une jeune femme.
Et si vous êtes intéressés par les plantes alpines et l'herboristerie je vous invite à découvrir le blog de sa petite fille Carla accompagnatrice de montagne en cliquant
TEXTE & PHOTOS ULYSSE
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