Le grand tour du Pic du Vissou
Nous avons longtemps hésité avec Jo pour partir en randonnée le 15 février dernier car la météo annonçait une tramontane à 80km/h avec des rafales à 100km/h. N’ayant pas d’autre possibilité dans la semaine (les retraités ont des agendas de ministre !) nous nous sommes décidés malgré tout à sortir en se disant qu’il valait toutefois mieux éviter les sommets que, d’habitude, nous affectionnons. Nous voilà donc partis pour faire le grand tour du Vissou qui, malgré sa taille modeste (480m), a droit au nom de Pic vu sa forme pointue. Nous partons du village de Cabrières dont je vous ai récemment ICI vanté les vins issus de son vignoble.
Nos premiers kilomètres en direction de l’Est empruntent une petite route qui passe au pied d’antiques mines de cuivre dénommées Pioch Farrus dont l’exploitation remonte à plusieurs millénaires avant notre ère. Elles sont malheureusement fermées pour le moment au public pour des raisons de sécurité. Des travaux sont en cours pour permettre de les visiter.
Après une petit heure de marche, nous bifurquons vers le Nord et grimpons sur un plateau d’où l’on découvre le Pic de Vissou, vestige du massif hercynien vieux de trois cents millions d’années. Ça fait plaisir de croiser quelqu’un plus vieux que nous, on se sent jeunots !
Nous poursuivons vers le nord sur une confortable piste qui nous permet d’affronter plus sereinement la Tramontane qui se déchaine.
Autrefois de vastes troupeaux ovins occupaient les lieux et les anciens n’avaient pas ménagé leur peine pour débarrasser les prairies de leurs cailloux et les entasser dans des «clapas» pour permettre à l’herbe d’y pousser. Je suis ému en pensant qu’à chaque pierre de ces «clapas» est attaché le souvenir d’une main d’homme.
Mais les troupeaux n’ont pas complètement disparu, il en subsiste quelques uns l’été dont la présence est révélée par la laine accrochée aux ronces. Une pratique bienvenue se développe également dans ma région qui est d’amener des troupeaux l’hiver dans les vignes pour désherber. Peu à peu les mentalités évoluent et de plus en plus d’agriculteurs développent des pratiques plus favorables à l’environnement. Saluons leurs efforts !
Nous sommes sur un promontoire où les anciens bergers avaient installé une capitelle pour s’abriter en cas d’intempérie. Au loin, à gauche du Vissou, on découvre une oliveraie récemment plantée, initiative là aussi bienvenue car notre pays est importateur d’huile d’olive qui est un produit dont les qualités nutritionnelles sont reconnues.
Derrière la capitelle on découvre vers le nord la montagne de Liausson qui surplombe le sublime lac du Salagou où je vous ai maintes fois emmenés. J’invite mes nouveaux lecteurs à en découvrir ICI l’étonnant et rare spectacle de ses rives enneigées !
Un peu plus loin sur le promontoire se dresse les ruines de l’église pré-romane de Saint Gély d’Arques en cours de restauration.
Les sites touristiques sur la région précisent que l’on n’en sait pas grand chose - ce qui est un euphémisme pour vous dire que l’on ne sait rien - sur cet édifice. Cela n’empêche pas que sa présence en ce lieu isolé et sauvage est émouvante. Je dirais même que le mystère qui l’entoure ajoute à son charme !
Nous descendons vers la combe de Fignol toujours confrontés à la Tramontane qui tente vainement de nous empêcher d’avancer. Mais elle a affaire à de vieux lascars qui ne se laissent pas impressionner !
Celles et ceux qui me lisent régulièrement vont dire que je radote mais je redis ici le plaisir indicible qu’il y a à marcher en pleine nature environné d’espaces quasi vierges de toute trace humaine si ce n’est un modeste mazet ou une vigne lointaine. Nous éprouvons le même émerveillement que nos lointains ancêtres qui ont peu à peu envahi la Terre.
Nous traversons la D15 et cherchons à rejoindre la piste forestière qui contourne le Vissou par le Nord. Après avoir «bartassé» dans les ronciers qui bordent les vignes, nous trouvons finalement un vague sentier qui nous y mène.
La piste traverse une forêt de chênes verts qui nous protègent de la Tramontane, un répit bienvenu !
Après avoir contourné par le Nord le sommet du Vissou et pique-niqué à l’abri du vent, nous poursuivons en direction du Vissounel (petit frère du Vissou) que nous contournons également par le nord.
Nous descendons vers le vallon de l’Estabel bien que la Tramontane tente vainement de nous en empêcher. L’avantage est que malgré le sentier chaotique que nous empruntons on ne risque pas de tomber en avant !
Un vaste troupeau de nuages file au dessus de nos têtes créant avec les rayons du soleil un effet kaléidoscopique.
Nous arrivons enfin dans le creux du vallon où une armée de ceps attend patiemment la belle saison pour lancer la production de futurs nectars. Nous leur rendons hommage au passage.
Il nous reste une butte à gravir où se dresse une capitelle et d’où l’on jette un dernier regard au Vissou avant de rejoindre notre monture.
Je vous invite à aller également sur mon blog musical
Canta-la-Vida
pour écouter ma dernière chanson
Zigs Zags
et aussi sur mon blog Palabres
Pour y découvrir mon dernier article
Si vous souhaitez faire un voyage.....
(lien direct dans la barre de navigation de l'en tête de ce blog)
Texte & Photos Ulysse
A découvrir aussi
- Sublime Albine !
- Rencontre franco-belge dans les gorges de l’Ardèche
- Trois papis en cavale sur le Puigmal (2910m)